ROMAN ADOLe Prix Vendredi récompense «L'Aube sera grandiose»

Littérature jeunesse: Le premier Prix Vendredi va au lumineux «L'Aube sera grandiose»

ROMAN ADOAvec ce bouleversant récit d’une mère à sa fille, Anne-Laure Bondoux a convaincu le jury, qui a aussi décerné deux mentions spéciales…
Caroline Delabroy

Caroline Delabroy

Le premier Prix Vendredi du roman ado a été décerné ce lundi à Anne-Laure Bondoux pour L’Aube sera grandiose, paru chez Gallimard Jeunesse. « C’est un très beau roman, émouvant, juste, savamment construit et historiquement intéressant », commente Marie Desplechin, l’une des membres du jury composé de professionnels.

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A l’entendre, le choix parmi les 10 livres de la présélection n’a pas été facile. Si bien qu’à la manière du Festival de Cannes, le jury a décidé d’adjoindre deux « mentions spéciales ». « Cette décision nous a permis de voter plus sereinement », relate Marie Desplechin.

Deux mentions spéciales

Le Prix Vendredi a ainsi récompensé également Antoine Dole pour Naissance des cœurs de pierre (Actes Sud Junior) et Colorado Train de Thibault Vermot (Sarbacane). Marie Desplechin salue « l’incroyable justesse » du premier, en particulier sur « le rapport de l’adolescence et du monde adulte, et la solitude des enfants rejetés par la communauté ».

De Colorado Train, « un splendide premier roman qui se passe dans l’Amérique d’après-guerre », elle garde encore des impressions « très marquantes, très visuelles ». Sans spolier l’histoire de cette bande d’enfants confrontés à un tueur d’enfants, on dira juste qu’elle est menée façon « Club des Cinq gore ».

« Ces deux livres sont durs, admet Marie Desplechin. Mais l’adolescence est un âge dark. C’est bien qu’elle apparaisse aussi comme ça, c’est à cela que ça sert la littérature. »

Avec L’Aube sera grandiose, le jury a distingué en premier choix « un livre très solaire, et en même temps qui ne laisse pas la dureté du monde à la porte », relève Marie Desplechin.

Une nuit au bord d’un lac

L’histoire est celle d’une mère qui embarque un soir sa fille de 16 ans vers une destination inconnue : une cabane isolée, au bord d’un lac. Là-bas, une nuit durant, elle va lui révéler l’existence d’un passé soigneusement caché. Dans la construction, Anne-Laure Bondoux ne laisse aucun répit au lecteur, qu’elle emmène tambour battant le long des 300 pages du récit. « Les ados sont biberonnés aux séries américaines, c’est très challenging de travailler sur cette mise en haleine du lecteur, cette relance de l’attention », s’amuse l’auteure.

Si le roman s’inspire d’une expérience vécue de transmission, sur le tard, de secrets de famille - « petit à petit, j’ai compris combien cela avait été un cadeau de pouvoir se relier à sa mère en toute honnêteté, sans non-dit », dit avec le recul Anne-Laure Bondoux - il est aussi le fruit d’un long parcours dans l’édition jeunesse. « Le livre est issu d’une réflexion sur l’évolution de ce public, explique l’auteure. Il y a 20 ans, j’étais beaucoup plus proche de mes lecteurs. Comment faire pour continuer à être en lien avec eux, sachant que l’on n’a pas la même culture, j’ai l’âge de leur mère à présent ! »

« Le début d’une nouvelle ère. »

L’Aube sera grandiose donne ainsi envie de dialoguer entre les générations, et cette invitation n’est sans doute pas étrangère à ce prix Vendredi, qu’Anne-Laure Bondoux a accueilli avec « un très grand bonheur ». « J’ai le sentiment que ce premier prix va inaugurer le début d’une nouvelle ère, se réjouit-elle. Il montre au grand public qui ne lit jamais de littérature jeunesse que c’est une littérature en soi, que l’on peut toucher le lecteur à partir de 13 ans, mais que cela n’exclut en rien les lecteurs plus âgés. »