PAVE DANS LA MAREJeudi confession: Celle qui n'a jamais aimé «Friends»

Jeudi confession: Celle qui n'a jamais aimé «Friends»

PAVE DANS LA MARERoss ne m’a jamais fait rire et Rachel me laisse complètement indifférente…
Clio Weickert

Clio Weickert

L'essentiel

  • Parce que nous avons tous nos lacunes culturelles plus ou moins honteuses, un journaliste du service Culture de « 20 Minutes » confesse chaque jeudi un de ses manques.
  • Aujourd’hui, on vous explique pourquoi il est possible de n’avoir jamais ri devant un épisode de « Friends ».

«Attends, t’es journaliste culture et tu n’as jamais regardé Friends… Mais tu sors d’où en fait ? » Cette réplique cinglante et bourrée de mépris (et c’est l’hôpital qui se fout de la charité quand on connaît son auteur), je la reçois dans la face à chaque fois que le sujet est évoqué de près ou de loin. C’est-à-dire très (trop ?) régulièrement. Mais c’est vrai, je n’ai jamais regardé Friends (hormis quand je suis malade et que je zappe entre Motus et des rediffs), pour la simple et bonne raison que je n’ai jamais ri devant cette série. Une indifférence considérée au 21e siècle comme, au mieux une marginalité, au pire une tare.

« Friends », l’intouchable

A en croire de nombreux individus, Friends est ce que la télé a connu de mieux (avec The Wire, que je n’ai pas vu non plus). Et à les entendre, il est aussi périlleux d’émettre une critique sur ce chef-d’œuvre des années 1990 que sur Proust et sa Recherche du temps perdu. Car Friends est ce qu’on appelle une série « culte », qui a visiblement marqué toute une génération, qui ne se lasse pas de regarder encore et encore les cinq premières saisons (les meilleures apparemment), et de rire aux éclats en entendant « OH MY GOD » ou « We were on a break ! » ( la page Wikipédia l’explique très bien). Bien évidemment, inutile de préciser que ces individus caractérisent Friends « d’hilarante » et la considèrent comme le nec plus ultra de l’humour sur petit écran.

Pourquoi je n’aime pas

Mais c’est bien là le problème. A part le célèbre « tu pues le chat » de Phoebe qui, je l’avoue, m’a fait sourire (parce que j’aime bien les chats), le potentiel humoristique de Friends me laisse de marbre. Je ne trouve pas particulièrement drôle le running gag sur l’ancienne obésité de Monica, ou encore la médiocrité du jeu d’acteur de Joey. L’histoire entre Ross et Rachel m’en touche une sans faire bouger l’autre et de manière générale, leurs va-et-vient incessants entres leurs deux apparts m’ennuient au plus haut point. Et pour être vraiment honnête, j’ai finalement pris plus de plaisir à lire la fiche Wikipédia (allez-y, elle est vraiment bien fichue), afin de me « documenter » pour cet article que devant un épisode de la saison 4 (soi-disant « l’acmé » de la série).

Pourquoi ce n’est pas bien grave

« Ha ouais mais toi t’es la génération How I Met Your Mother en fait… », me rétorque régulièrement la personne qui a aimé le film Blair Witch 2, sous-entendant, « ta génération sacrifiée et toi, préférez la pâle copie à l’originale ». Eh bien même pas, et je le vis relativement bien. Pour la simple et bonne raison qu’on m’en parle suffisamment pour que j’en connaisse les tenants et les aboutissants. Pas besoin de se coltiner l’intégrale de la série pour savoir que Jennifer Aniston et ses poils de tête ont marqué à jamais l’histoire du cheveu, ou encore que Friends a insufflé aux Millenials un amour inconditionnel pour New York (du moins sa vision tronquée de la ville), et une fascination irrationnelle pour le canapé miteux du Central Perk.