Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

Vingt ans après sa mort tragique, Lady Diana continue de fasciner. Katia Alibert, rédactrice en chef adjointe de Gala, et auteure de la biographie Lady Diana, Une princesse en Héritage (éditions First), se souvient de l’annonce de la mort de la princesse de Galles : « C’était surréaliste. Tout le monde était sidéré. Tout l’été 1997, il y a eu un feuilleton Diana avec une photo et une histoire par jour. Elle était à Saint-Tropez avec Dodi al Fayed… L’annonce de sa mort a été un choc. » Pour la journaliste, spécialiste de la royauté, « Lady Diana est à la fois un personnage romanesque et une figure historique ».

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Hamlet, MacBeth, Antoine et Cléopâtre, Henri VIII… Si Shakespeare était encore en vie, il écrirait sans doute une pièce sur la vie de Lady Diana. « Elle vivait sa vie comme un roman à la Barbara Cartland, un conte de fées, raconte Katia Alibert. Elle a été imprégnée par ses lectures de jeune fille. Si on observe ses amants, elle cultive les clichés des romans à l’eau de rose : le prince charmant, le beau médecin, le militaire, le prince oriental… »

« On a imaginé qu’elle avait été assassinée pour que sa mort soit plus romanesque »

Alors que les documentaires et les livres se multiplient autour de l’anniversaire de sa mort, « le mythe Diana est toujours aussi fort, constate Katia Alibert. Mais sa vie a été fantasmée. On a gommé certains aspects, on a imaginé qu’elle avait été assassinée pour que sa mort soit plus romanesque, moins banale… Sa maîtrise des codes médiatiques et son sens inné de l’image, de la communication, tout ce qui fait d’elle une femme moderne, sont passés sous silence. L’été 1997, c’est elle qui manipule les paparazzis. Mais son fils William, par exemple, réécrit l’histoire de sa mère pour ne garder d’elle que l’aspect "princesse des cœurs" et mère aimante. »

Selon l’auteure, Lady Diana a pourtant un rôle historique majeur : « Le public la voit encore comme une princesse de conte de fées. Pour les historiens, elle sera toujours la mère du futur roi d’Angleterre. Mais surtout, il y aura un avant et après Lady Diana pour la monarchie britannique et les monarchies européennes en général. Sa vie, et sa mort tragique, ont été un électrochoc. La monarchie a été menacée et a dû se remettre en question, évoluer. La reine Elizabeth a, par exemple, compris que les mariages arrangés étaient voués à l’échec. »

« Diana, c’est de l’Histoire »

Le propre fils de Diana, le prince William a ainsi pu choisir librement sa femme, une roturière. « Elle a fait exploser les codes et la communication de la royauté. Depuis sa mort, plusieurs tabous sont tombés comme le divorce et les mariages entre membres de la famille royale et roturiers. Tout ça est devenu normal. Sans le tremblement de terre Diana, William n’aurait pas pu épouser Kate Middleton. »

Ainsi, au-delà de ses romances, de son destin hors norme, de sa vie tragique et passionnée, « Diana, c’est de l’Histoire, affirme Katia Alibert. Elle raconte un chapitre essentiel de l’histoire des monarchies, elle a fait basculer la royauté dans le 21e siècle. »