BDCinq super-héros publiés avant l'été, saurez-vous les retrouver?

Cinq super-héros ont été publiés avant l'été, saurez-vous les retrouver?

BDMiss Marvel, Power Rangers, Suicide Squad... Entre barbecue et farniente, profitez de l'été pour redécouvrir cinq albums récents consacrés à des super-héros d'anthologie…
Logo de Superman © DC COMICS
Logo de Superman © DC COMICS - Creative Commons CC0 + PixaBay
Olivier Mimran

Olivier Mimran

«En été, point de sorties BD », semble malheureusement être la devise des éditeurs de petits Mickeys. Alors pourquoi ne pas en profiter pour découvrir des albums que vous auriez zappés ces derniers mois ? Pour vous y aider, 20 Minutes revient sur cinq de ses chroniques récentes consacrées à des super-héros (et héroïnes).

La plus moderne : « Miss Marvel »


Soucieux de demeurer « politiquement correct », le comic made in USA évoque rarement la religion de ses super-héros. La maison Marvel vient pourtant de lancer son premier titre à forte connotation confessionnelle puisque son héroïne est une ado musulmane qui a du mal à concilier ses (nouveaux) super-pouvoirs et sa dévotion à l’Islam.


On connaissait déjà Dust, plus récemment Nightrunner (un « Batman » issu d’une banlieue française), et voici que surgit une troisième super-héroïne musulmane en la personne de Miss Marvel, créée à l’occasion du reboot général « All-New Marvel NOW ! ». Un parti pris qui aurait pu rester anecdotique si la confession de Kamala Khan (l’identité secrète de Miss Marvel) n’avait été qu’un élément de sa personnalité parmi d’autres. Or, il apparaît comme central.

« C’est une façon, pour Marvel, de prendre position sur l’importance de la diversité - religion, ethnie mais aussi meilleure représentation des femmes dans les comics », souligne Aurélien Vives, community manager et rédacteur de Panini Comics.

Miss Marvel tome1, de G. W. Wilson & A. Alphona - éd. Panini Comics, 14,95 euros

Les plus colorés : « Power Rangers »


Angel Grove, Rita Repulsa, Zordon d’Eltar… Si ces noms exotiques évoquent quelque chose pour vous, c’est que vous êtes trentenaire et qu’enfant, vous vous êtes shootés - comme des millions de vos camarades - à la kitschissime série télé Power Rangers (multidiffusée, au début des années 1990, par TF1 dans le Club Dorothée).

Mais si vous pensiez ne plus jamais avoir à subir les gesticulations de ces super-héros colorés, vous allez déchanter : juste avant le nouveau film qui leur a été consacré (sorti en France le 5 avril dernier), c’est en comics que nos jeunes défenseurs de la Terre ont ressuscités…


Power Rangers s’adresse plutôt aux moins de 12 ans. Et aux adultes nostalgiques, comme leur scénariste Kyle Higgins : « J’étais super-fan de la série télévisée quand j’avais 8 ans. Dans les années qui ont suivi, j’ai souvent pensé qu’il serait cool qu’on modernise les Power Rangers dans un comic book. Je me disais que c’était le médium idéal pour s’affranchir des contraintes techniques de la série tv ».

Si l’album fourmille de grosses bastons bien bourrines, il recèle aussi -et c’est l’un de ses points forts- des séquences de tension psychologique qu’on n’attendait pas dans cet univers.

Power Rangers tome 1 « Ranger vert - année Un », de Kyle Higgins & Hendry Prasetya - éditions Glénat Comics, 9,99 euros

Les plus barrés : « Suicide Squad »


Savez-vous qu’avant de devenir un film en 2016, Suicide Squad (« L’escadron suicide », en français) était une équipe de super-vilains de bande dessinée ? Apparue en « guest » en 1959, puis dans son propre comic en 1987, cette joyeuse horde - parfois aussi appelée Task Force X - a profité du « relaunch » général de DC Comics, en 2011, pour se refaire une jeunesse.

Et c’est cette version de ses exactions qu’Urban Comics publie désormais en version française.

Et oui, on croise même Batman dans Suicide Squad !

C’est Amanda Waller (interprétée par Viola Davis dans l' adaptation cinématographique de David Ayer) qui a eu l’idée de réunir une bande de malades hyperviolents – mais incarcérés par le gouvernement — pour préserver les super-héros auxquels nous sommes si attachés.

Et cela n’était pas dénué de bon sens : qui pleurerait Harley Quinn (jouée par Margot Robbie), Deadshot ( Will Smith au cinéma), King Shark et d’autres tarés du même acabit s’ils périssaient face à des menaces si dangereuses qu’on n’oserait même pas leur envoyer les Batman, Superman, Flash et consorts ?

Suicide Squad tome1 « Têtes brûlées », de A. Glass, F. Dallocchio & C. Henry - éditions Urban Comics, 15 euros

Le plus contaminé : « Hiroshiman »


Si les années 1990 ont produit pas mal de personnages de BD carrément foldingues, le plus improbable d’entre eux fut certainement Hiroshiman, un super anti-héros radioactif si crétin et maladroit que chacune de ses interventions se soldait par une véritable catastrophe.

Créé par Rifo en 1991 - et apparu pour la première fois deux ans plus tard dans le magazine Psikopat - Hiroshiman avait depuis sombré dans les limbes de l’oubli… jusqu’à ce que les jeunes éditions Rouquemoute décident de rééditer l’intégralité de ses (més) aventures, introuvables depuis 20 ans et mises en couleurs pour l’occasion.


Contrer des attaques de puces ou de morpions géants, neutraliser les inventions destructrices de savants encore plus fous que lui, secourir - à leurs risques et périls - la veuve et l’orphelin (enfin surtout la veuve, singulièrement lorsqu’elle est gironde), voilà le quotidien d’Hiroshiman, défenseur irradié de la cité de Mégalopolis.

Sauf que comme le loustic est un impénitent gaffeur aux mœurs plutôt légères, ses interventions font plutôt de lui un super-zéro qu’un super-héros…

Intégrale Hiroshiman tome 1, de Rifo - éditions Rouquemoute, 18 euros

Le plus astucieux : « Imbattable »


Si la bande dessinée est régie par des codes supposés en faciliter la « consommation » (cases, bulles, sens de lecture etc.), rien n’empêche de s’en affranchir ! Pascal Jousselin l’a bien compris, qui a créé un super-héros dont le pouvoir est précisément… de pouvoir sauter de case en case sans suivre d’ordre préétabli.


Apparu en 2013 dans les pages de l’hebdomadaire Spirou, Imbattable repose donc sur un postulat simple : son héros a la capacité de caracoler d’une case à l’autre au sein d’un déroulé apparemment « normal ». Ça a l’air tout bête, mais ça lui permet de modifier le cours des événements en se projetant directement à certains moments clés des intrigues dans lesquels il évolue.

« J’ai toujours aimé jouer avec la spécificité de la bande dessinée, confirme Pascal Jousselin. J’ai donc pensé qu’il serait amusant d’essayer d’animer un super-héros dont le super-pouvoir serait justement lié au langage BD. Un pouvoir qui ne pourrait pas exister dans un autre mode d’expression (cinéma, roman etc.). »

Imbattable tome 1 « Justice et légumes frais », de Pascal Jousselin - éditions Dupuis, 10,95 euros