SANCTION«Une lourde amende» infligée à l'Ukraine après l'Eurovision

Eurovision: «Une lourde amende» infligée à l'Ukraine après l'organisation du concours

SANCTIONL'Union européenne de Radio-Télévision (UER) a imposé une amende à la chaîne publique ukrainienne pour avoir notamment pris la décision d'interdire à la candidate russe de participer au concours...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est l’heure des sanctions. L’Union européenne de Radio-Télévision (UER) a annoncé jeudi avoir imposé une « lourde amende » à la chaîne publique ukrainienne pour avoir notamment pris la décision d’interdire à la jeune chanteuse russe Ioulia Samoïlova de participer au concours de l’Eurovision en mai dernier. « Le Comité directeur (du Concours Eurovision de la Chanson) a recommandé d’imposer une lourde amende à l’UA : PBC », la chaîne publique ukrainienne qui a diffusé l’événement, a indiqué l’UER dans une déclaration écrite.

« Conformément aux règles du concours, cette amende a été communiquée à l’UA : PBC », a précisé un porte-parole de l’UER, Dave Goodman, refusant de donner le montant.

Des graves retards

Le directeur de la Société nationale de télévision publique ukrainienne, Zourab Alasania, a déclaré de son côté lors d’un entretien avec la chaîne ukrainienne de télévision 112.ua que « le montant de l’amende peut aller jusqu’à 200.000 euros ». Un montant que l’UER a refusé de commenter. « Nous allons faire appel de la décision auprès du Comité de surveillance de l’Eurovision, bien que nous ayons l’impression que cela ne mènera à rien. De fait, la décision définitive a déjà été prise », a-t-il ajouté.

L’UER justifie l’amende en soulignant que les organisateurs du concours ont été à l’origine de « graves retards » dans l’organisation de l’Eurovision. Ces retards, qui ne sont pas détaillés, « ont créé des difficultés inutiles », estime l’UER. En outre, note-elle, la chaîne publique ukrainienne « ne s’est pas acquittée convenablement de ses obligations en ce qui concerne (…) la participation de l’artiste russe ».

En définitive, l’UER estime que toute cette affaire a nui à la « réputation du concours Eurovision ». Conçu comme un ferment d’unité européenne, le concours de l’Eurovision, disputé pour la première fois en Suisse en 1956, est devenu une chambre d’écho des rivalités nationales, illustrées une fois encore en mai dernier par le différend entre Moscou et Kiev sur le choix de la candidate russe.

Pas nécessaire de sanctionner Channel One

La décision de l’Ukraine, pays hôte de l’édition 2017, d’interdire l’entrée sur son territoire à Ioulia Samoïlova, jeune chanteuse de 27 ans qui se déplace en fauteuil roulant, en raison d’un précédent concert donné en Crimée après l’annexion de cette péninsule par Moscou en 2014, a conduit au refus de la Russie de diffuser l’événement et à l’exclusion du pays.

Dans sa déclaration, l’UER indique que le Comité directeur du Concours Eurovision de la Chanson a « réprimandé » la chaîne russe Channel One qui a refusé de diffuser l’événement. Toutefois, l’UER estime qu’il n’est pas nécessaire « pour le moment » de sanctionner Channel One. Au final, c’est le Portugal qui a remporté haut la main et pour la première fois l’Eurovision à Kiev, devançant la Bulgarie avec une ballade mélancolique tranchant avec les strass habituels du show aux 200 millions de téléspectateurs.