«Little Nightmares» se rappelle au bon souvenir de nos peurs enfantines
JEUX VIDEO•Le jeu indépendant scandinave « Little Nightmares » joue sur la corde des peurs de notre enfance et pourrait bien devenir un des succès de ce printemps…Jean-François Morisse
Avec Little Nightmares, disponible ce vendredi 28 avril pour PS4, Xbox One et PC, les développeurs suédois de Talsier Studios nous invitent dans un monde sombre et étrange qui surfe habilement sur les peurs enfantines.
Angoissée à l’idée de se retrouver seule dans le noir, Six, la petite et mystérieuse héroïne encapuchonnée de ce jeu de plate-forme et d’énigmes, devra affronter ses peurs afin de sortir de cette étrange prison où débute l’aventure. A commencer par des monstres dans le placard ou sous le lit…
« Le thème principal du jeu, tourne autour de ces expériences étranges, surnaturelles et effrayantes qui peuvent nous blesser quand on est enfant et qui nous effraient toujours en tant qu’adultes », raconte le scénariste du jeu Dave Mervik.
Une idée originale qui propulse le joueur dans un univers sombre, pour ne pas dire sinistre, duquel il faudra s’échapper, en se faufilant, courant et sautant face aux monstres des lieux.
Après Inside, lui aussi très sombre, on se demande si ce genre de jeux ne serait pas une véritable tendance chez les développeurs scandinaves, véritable vivier de développeurs indépendants qui peuvent manquer de moyens, mais pas d’idées et où les titres rivalisent d’originalité.
« Cette créativité est favorisée par une méthode de travail qui met l’accent sur le bien être des employés au sein du studio, note Dave Mervik. C’est ainsi depuis 7 ans que je travaille pour Talsier, mais je crois que c’est une façon de faire qu’on retrouve dans la plupart des entreprises scandinaves… »
Un petit jeu indépendant repéré par un éditeur majeur
A l’origine, Little Nightmares ne devait être disponible qu’en téléchargement sous le titre de Hunger. Mais après les toutes premières démonstrations techniques en 2012, et surtout une bande-annonce enthousiasmante diffusée en février 2015, la branche européenne de l’éditeur japonais Namco Bandai s’est proposée de sortir également le jeu dans une version « boîte » autrement plus visible qu’une simple version dématérialisée.
Une nouvelle preuve que les éditeurs installés restent constamment à l’affût de pépites dans le monde du jeu indépendant. Une bonne idée ne suffisant pas toujours à faire d’un jeu un succès commercial, la puissance associée à l’expérience d’un éditeur installé peut transformer un « petit jeu » en un succès international, comme Unravel sorti l’an dernier par Electronic Arts.
Little Nightmares n’est pas encore sorti que Metacritic, site de référence qui recense les principales notations dans le monde, lui attribue déjà un 80 % (une note susceptible d’évoluer). Impossible, dès lors, pour cette petite production suédoise de passer inaperçu, d’autant que son éditeur projette d’en accompagner la sortie d’une BD reprenant l’étrange univers créé par Talsier.
Un univers qui, il faut l’avouer, ne laisse pas indifférent et rappelle les excellents Limbo ou bien Inside, deux titres majeurs imaginés par le studio Danois PlayDead. Sans en avoir, ni la même ampleur, ni les mêmes ambitions, « Little Nightmares est un jeu qui volontairement laisse le joueur imaginer beaucoup de choses, confie Dave Mervik. Je pense que les joueurs se souviendront de choses qu’ils n’auront peut-être même pas vraiment vues ». Sans doute le charme d’un jeu qui évoque et joue avec nos peurs d’enfants.
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