«Saturday Night Fever» VS «Les Choristes»: Le match des films adaptés en spectacles musicaux
SHOWS•« Saturday Night Fever » et « Les Choristes » ont investi les scènes parisiennes avant de partir en tournée…Fabien Randanne
Chemises à col pelle à tarte ou culottes courtes ? Boîte de nuit new yorkaise ou internat du Massif central ? Années 1970 ou 1940 ? En ce moment, deux spectacles entraînent le public dans un voyage dans le temps et en musique… Et tous deux sont adaptés de films cultes. Saturday Night Fever brille sous les boules à facettes du Palais des sports de Paris avant de partir en tournée dès le 13 mai. Les Choristes ont investi les Folies Bergère jusqu’au 21 mai et se produiront en région dès septembre. Entre les deux votre cœur balance ? 20 Minutes vous aide à choisir d’aller voir l’un ou l’autre. Ou les deux.
- Le film
Saturday Night Fever, sorti en 1977 aux Etats-Unis et un an plus tard en France, est un film culte qui a nourri l’engouement planétaire pour le disco. On y suit Tony Manero, un jeune italo-américain qui s’extrait de sa routine en enflammant la piste de danse tous les week-ends. Il est incarné par John Travolta qui, pour ce rôle, fut nommé à l’Oscar du meilleur acteur.
a
Les Choristes a été le succès surprise de l’année 2004 au cinéma. Il a engrangé plus de 8 millions d’entrées en France et s’est payé le luxe d’être nommé deux fois aux Oscars (dans les catégories meilleure chanson et meilleur film non-anglophone) et huit fois aux César où il a remporté les trophées du meilleur son et de la meilleur musique. Le film se déroule en 1948, au Fond de l’étang, un internat de rééducation pour mineurs. Le nouveau pion, Clément Mathieu, y initie les enfants terribles à l’art du chant.
- Les chansons
Saturday Night Fever : Stayin’Alive, How Deep Is Your Love, Tragedy… La playlist du spectacle enchaîne les tubes des Bee Gees qui rythmaient le film. Vingt morceaux qui donnent envie de faire des moulinets avec les bras en pantalons pattes d’eph’!
Les Choristes : Caresse sur l’océan, Cerf-volant et, surtout, Vois sur ton chemin, les chansons phares du film sont les plus attendues du spectacle. Christophe Barratier et Philippe Lopes-Curval ont écrit une demi-douzaine de nouveaux morceaux pour le show, permettant à la distribution adulte de pousser la chansonnette.
- La star
Saturday Night Fever : Si Nicolas Archambault, dans le rôle principal de Tony, ne manque pas ni de talent, ni de tablettes de chocolat, force est de constater que Fauve Hautot lui vole la vedette. L’artiste révélée par Danse avec les stars incarne Stéphanie, celle qui fait tourner la tête et les jambes du macho Manero. Déhanché tout en sensualité et mouvements bien affirmés, elle se meut tout en légèreté et élégance et c’est fascinant à regarder.
Les Choristes : « C’est moins une distribution qu’une histoire que les gens viennent voir », expliquait Christophe Barratier à 20 Minutes. Parmi les rôles adultes, se trouvent des comédiens aux visages plus familiers du public que leurs noms, comme Jean-Louis Barcelona, que tout le monde connaît : c’est lui qui joue le sosie de Polnareff dans les pubs Cetelem. Les pensionnaires de l’internat sont joués par des enfants de la Maîtrise des Hauts de Seine. 45 jeunes talents, âgés de 9 à 16 ans, répartis en trois groupes de quinze qui alternent les représentations d’un soir à l’autre.
- L’ambiance
Saturday Night Fever : La scène est circulaire, comme un vinyle, les décors tournent presque sans cesse et ce tournis est grisant. L’énergie du show est communicative et le maître de cérémonie officie tel un chœur antique pour assurer les transitions d’un tableau à l’autre. Le spectacle a tout pour transformer les grandes salles en discothèque géante. Si l’intrigue évoque certains éléments glauques et tragiques présents dans le film (une agression sexuelle, la mort d’un personnage secondaire…), ces aspects-là ont été lissés dans l’adaptation scénique qui ne s’appesantit pas dessus.
Les Choristes : Par une petite pirouette scénaristique, des écolières rejoignent les fortes têtes au Fond de l’étang. Les personnages du petit Pépinot et de Morhange, eux, sont davantage en retrait, mais dans l’ensemble l’adaptation est très fidèle à l’esprit du film. La mise en scène recourt à de nombreux moyens utilisés traditionnellement dans le théâtre (kakémonos, tournettes…) et les décors sont aussi réussis qu’ingénieux. Le spectacle se prête à l’intimité des planches et n’a pas du tout été pensé pour le gigantisme des Zénith. Le public est ainsi plus facilement transporté dans ce coin isolé de la France de la fin des années 1940.
- Verdict
Difficile de comparer les deux shows tant ils représentent deux propositions de spectacles à l’opposé l’un de l’autre. Saturday Night Fever mise sur le gigantisme, les tubes et les paillettes alors que Les Choristes privilégient l’intimité, l’émotion et le sépia. A voir, donc, selon votre humeur. En tout cas, les deux sont visibles par toute la famille.