MUSIQUEComment « Rapper’s Delight » de The Sugarhill Gang a ouvert l’ère du sampling

Comment « Rapper’s Delight » de The Sugarhill Gang a ouvert l’ère du sampling

MUSIQUELa série documentaire «Soundbreaking», sur Arte, raconte l’histoire de la musique enregistrée. «20 Minutes» revient sur les épisodes marquants de l’ère du sampling…
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

Si l’ère de la musique enregistrée représente à peine un microsillon, à l’échelle de l’histoire de l’humanité, le fait de pouvoir écouter de la musique sans être en présence de musiciens est une révolution rarement étudiée en tant que tel. C’est pourtant le défi que relève l’ambitieuse série documentaire Soundbreaking dont la version européenne est produite et diffusée par Arte, en six épisodes à raison de deux par semaine, les vendredis 10, 17 et 24 février.

On y découvre notamment comment la pratique (l’art ?) du sample a bouleversé le monde de la musique. « Ce n’est absolument pas du vol mais un hommage, une recréation, explique Romain Pieri. Et si la technologie a facilité le processus, cela existait dans la musique classique qui sampler, en quelque sorte, des phrases musicales de chansons populaires ou folkloriques. »

Pour 20 Minutes, Romain Pieri a raconté la genèse de trois morceaux qui ont utilisé des samples et ont bouleversé l’histoire de la musique.

Premier épisode : Sugarhill Gang sample « Good Times » de Chic

« C’est le premier vrai disque de rap officiel, s’exclame Romain Pieri ! En 1979, Sylvia Robinson, ex-chanteuse de R’n’B devenue productrice à l’idée de poser des paroles de rap, un genre qui s’est développé dans les block parties à New York dans les années 1970, sur la ligne de basse super-efficace du morceau Good Times de Chic. Elle a recruté trois jeunes un peu au hasard et ça a été un carton incroyable. Aujourd’hui encore, ce morceau est mythique. Personne ne s’attendait à un tel succès. »

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« A l’époque, il n’y avait pas encore de samplers, il a donc fallu faire rejouer la ligne de basse du morceau original par des musiciens en studio. Forcément, ensuite, il y a eu des procès, des accords à l’amiable, ds problèmes de droits et de successions… En 1979, Nile Rodgers, de Chic, a entendu le morceau Rapper’s Delight dans une discothèque à New York. Il a voulu aller féliciter le DJ dans sa cabine pour cette version de son morceau et a découvert que c’était sur un disque et pas un rap en direct au micro. "Mais d’où tu sors ? lui a dit le DJ. Tout le monde ne parle que de ça !" Forcément, Nile Rodgers l’a un peu mal pris. »