Isseï Hori, le nouveau champion du monde de breakdance est japonais
danse•Pour la première fois, un Japonais a été sacré champion du monde de breakdance…Sheyen Gamboa
C’est à Nagoya, au gymnasium de Aichi, que le Japonais Isseï Hori, 19 ans, a arraché la ceinture de champion du monde de breakdance lors de la treizième édition du Red Bull BC One, ce samedi.
Sous un sublime soleil d’hiver, c’est aux portes de l’immaculé château de Nagoya, construit par un samouraï au XVIIe siècle, qu’un autre samouraï de la danse s’est inscrit dans l’histoire du breakdance comme étant le plus jeune champion du monde du Red Bull BC One, dimanche 4 décembre.
Le matin même de ce rendez-vous incontournable de la planète breakdance, les fans se massaient déjà aux portes du gymnasium de Aichi pour être sûrs de voir arriver leurs danseurs préférés. Au programme : seize des meilleurs b-boys issus des quatre coins du globe (Brésil, Corée du Sud, Pologne, Ukraine, Etats-Unis et, bien sûr, France et Japon).
A domicile
Quelques mois plus tôt, la billetterie avait été prise d’assaut et les 4 000 places du gymnasium avaient été vendues en moins de deux heures. De quoi donner une idée de la pression que pouvait ressentir le jeune b-boy Isseï, originaire de Fukuoka, à l’idée de danser à domicile. Pourtant, en dépit de son jeune âge, le surdoué du b-boying (breakdance) est un habitué de la bataille. Il s’était fait remarquer du circuit international par son style aérien et sa danse puissante qui l’avaient amené jusqu’en finale du Red Bull BC One 2015, à Rome, pour s’incliner contre le b-boy américain Victor. L’heure de la revanche avait sonné.
Il est 19 h 30 précises. Les lumières de la salle s’éteignent. Le sublime duo de shamisen des frères Yoshida en kimono rouge et noir ouvre les festivités, mais surtout plonge la salle dans une sorte de communion. Les juges internationaux prennent place sur scène. La bataille peut commencer. La température monte d’un cran. Dans une arène survoltée, les battles, tous très engagés, s’enchaînent.
Le niveau est très bon et semble plus homogène qu’il n’a pu l’être lors de précédentes éditions. B-boy Isseï semble porté par la foule. Il élimine sur son passage l’unique chance française de victoire, le Stéphanois Soso, de neuf ans son aîné. « Je le connais bien. J’ai été très honoré de danser contre lui », glissait le futur champion avant de poursuivre l’aventure en éliminant le Britannique Sunni. En demi-finale, c’est face au tenant du titre, Victor, qu’il va faire appel à ses compatriotes pour défaire l’actuel king du circuit. « Je l’avoue, ça a été pour moi le battle le plus difficile », confie-t-il, souriant, mais toujours un peu timide.
Le rêve atteint
Le jeune Nippon se retrouve face à un monstre de la compétition, le Coréen Hong10, 32 ans, double champion du monde, ultra déterminé à arracher un troisième titre, ce qui aurait été du jamais-vu. Mais c’était sans compter sur la force des supporters d’Isseï. « Les fans m’ont porté. Je les entendais crier mon nom. J’ai tout donné pour eux. Douze ans de différence entre Hong10 et moi ? Ce n’est pas ça qui se joue sur scène. C’est à qui est le meilleur ce soir. »
Avec l’endurance de sa jeunesse et son style puissant et complet, le Nippon l’emporte à 3 voix contre 2. « J’ai réalisé mon rêve, sourit-il en coulisses juste après son couronnement. La seule chose que je sais c’est que j’ai envie de devenir meilleur encore. » Et c’est auprès de sa famille, dans un bain public traditionnel, qu’il a fêté cette ceinture or de b-boying. Rendez-vous l’année prochaine à Amsterdam pour la remise en jeu de son titre.