«The Last Guardian»: Pourquoi ce jeu agace presque autant qu'il émerveille
JEUX VIDEO•Attendu depuis plus de 9 ans et déjà culte avant d’être sorti, « The Last Guardian » arrive enfin sur PS4. Une aventure magique et poétique que nous avons terminée et dans laquelle on oscille constamment entre bonheur et agacement…Jean-François Morisse
C’est une histoire à part. Déjà celle d’un jeu imaginé par le Japonais Fumito Ueda il y a plus de 9 ans et qui voit seulement le jour aujourd’hui, en exclusivité sur la PlayStation 4. Celle, ensuite, d’un petit garçon qui se réveille un beau jour au cœur d’une forteresse en ruines. A ses côtés, une étrange et gigantesque créature, Trico.
Les deux héros vont, au fur et à mesure de leur progression dans cette aventure, apprendre à se connaître, à s’apprivoiser et à s’aimer. Un véritable conte de fées comme sait les raconter Fumito Ueda et pourtant… Après presque une décennie de travail, The Last Guardian conserve un goût d’inachevé. A moins que ces imperfections ne fassent in fine partie de son charme.
On adore : la relation homme-animal touchante
La relation entre ce petit garçon anonyme et l’étrange créature est au cœur de cette histoire. Au fur et à mesure, la complicité des deux héros va croitre pour faire naître, après quelques heures de jeux (comptez une douzaine d’heures pour terminer l’aventure), de véritables émotions. La fin est bouleversante à souhait, alors qu’on peine à retenir quelques larmes à certains moments de ce conte qui fait curieusement songer à Princesse Mononoké de Miyazaki en termes d’atmosphère.
On adore : un jeu poétique et non violent
Dans ce jeu de plateforme, le joueur guide le jeune garçon tout en donnant des instructions à la bête qui l’accompagne. The Last Guardian vous demande avant tout de trouver le bon chemin au milieu de cette forteresse délabrée. Il faut grimper, sauter, marcher au bord de précipices vertigineux… Les ennemis sont rares, mais redoutables et seul Trico pourra s’en débarrasser.
On adore : des personnages incroyablement vivants
Qu’il s’agisse du petit garçon ou de l’animal fantastique qui l’accompagne, on ne peut qu’être subjugué par le naturel de leur animation. Les mouvements sont réalistes et insufflent la vie aux deux êtres. Trico, animal fantastique mélange de félin et d’oiseau, véritable chimère, semble vivant alors qu’il court, saute et même vole. Impossible de ne pas tomber sous le charme de cet improbable duo qui devrait faire date dans l’histoire du jeu vidéo.
On déteste : un gameplay agaçant
Joueurs impatients passez votre chemin. Si le héros de cette aventure peut donner des consignes ou des ordres à son compagnon à quatre pattes, celui-ci ne répond pas systématiquement à ses sollicitations. Même lorsque la solution semble évidente, Trico ne semble obéir que si cela lui chante. Un vrai caractère de chat… On peine à savoir si ce manque de réactivité de l’animal est un souhait des créateurs ou s’il s’agit d’un vrai souci de gameplay. Quelle que soit l’intention, le résultat agace.
On déteste : la monotonie des décors
L’aventure de The Last Guardian se déroule dans un lieu unique : une immense forteresse dont il faut au final s’échapper. Si l’on s’enthousiasme au début d’aventure pour la magnificence des décors, force est d’admettre que ceux-ci s’avèrent au final monotone. Un souci de cohérence globale sans doute nécessaire qui dissipe néanmoins très vite l’émerveillement initial.
On déteste : les vues de la caméra
Malgré neuf années de développement, The Last Guardian est un jeu techniquementtrès imparfait. Les caméras ne se placent pas toujours au meilleur endroit pour suivre l’action et il n’est pas rare de se retrouver derrière (ou dans) un pan de mur sans rien pouvoir voir de l’action. Passer outre ces soucis techniques et de gameplay, c’est tomber sous le charme d’un jeu poétique sans équivalent. Une histoire d’amitié sans égal pour un jeu qu’on aurait quand même bien voulu pouvoir aimer sans réserve.
Toute l’actualité du jeu vidéo chez vous à partir de 32 euros par an seulement