Salon du livre jeunesse : Gratuité, BD et pépite d’or... Demandez le programme!
LITTERATURE•Pour sa 32e édition, le grand rendez-vous annuel de l’édition jeunesse, qui commence ce mercredi, se la joue festival…Caroline Delabroy
«C’est à la fois une librairie extraordinaire et une grande place publique de rencontres avec les auteurs et les illustrateurs », résume Sylvie Vassallo, la directrice du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis, dont la 32e édition se tient à Montreuil du 30 novembre au 5 décembre.
« On y retrouve tous les livres que les enfants adorent, et d’autres qu’ils ne connaissent pas encore, notre travail est aussi de mettre en valeur les héros de demain, poursuit-elle. Même pour les enfants qui n’aiment pas lire, il y a une telle mise en fête du livre, que cela en devient contagieux. »
90 millions de livres jeunesse vendus en 2015
Chaque année, la magie opère, pour un rendez-vous devenu à bien des égards incontournable. Avec près de 90 millions de livres jeunesses vendus en 2015, le secteur représente 13,7 % du chiffre d’affaires total de l’édition. Malgré le contexte post-attentats, l’édition 2015 a tout de même attiré 139.000 visiteurs, contre 162.000 un an plus tôt, une baisse pour beaucoup imputable à celle du public scolaire, alors interdit de se déplacer. Celui-ci devrait reprendre cette fois plus facilement le chemin du Salon, où d’importantes conditions de sécurité ont été renouvelées.
Outre le fil rouge «Sens dessus dessous », cette édition réserve son lot de nouveautés, dont plusieurs constituent d’importantes évolutions, pour davantage ouvrir encore le rendez-vous, en termes d’accessibilité et de convivialité.
Trois jours totalement gratuits
Le Salon de Montreuil était déjà gratuit pour tous les enfants et les jeunes jusqu’à 18 ans. Cette année, la gratuité est élargie aux adultes le mercredi, le jeudi et le vendredi. Pour les autres jours, en achetant son entrée (5 euros) via la billetterie en ligne, un chèque-livre de 4 euros à dépenser sur place est remis en complément.
« Nous souhaitions ouvrir largement les portes du salon, et l’on sait que pour certaines familles les conditions tarifaires sont décisives, avance Sylvie Vassallo. Par ailleurs, c’est aussi un message envoyé aux parents - et grands-parents !- qui pouvaient croire que ces journées-là étaient plutôt réservées aux visites de classe. »
Une pépite d’or décernée, comme à Cannes
« C’est un changement radical », confirme la directrice du Salon. Jusqu’à présent, les pépites, auréolant par catégories le meilleur de la production passée, étaient remises en amont, avant l’ouverture officielle. Et relevaient davantage « d’une démarche professionnelle, entre pairs », que d’un moment festif, reconnaît Sylvie Vassallo. Cette année, le comité de lecture a élargi son effectif, pour à la fois varier les regards et les sensibilités, et couvrir les quelque 6.076 nouveautés parues en 2015 (hors BD).
Les pépites 2016, de même qu’une pépite d’or toutes catégories confondues, seront par ailleurs annoncées le mercredi 30 novembre à 13 h. « Le soir, il y aura une remise des prix festive aux lauréats, avec tapis rouge, photocall et descente des marches comme à Cannes, et avec comme marraine Ludivine Sagnier », complète Sylvie Vassallo. Un prix lecteurs « France Télévisions » sera aussi remis pour les différentes catégories.
Un parcours off sur l’illustration jeunesse
Nouveau également : une carte co-éditée avec la RATP, et distribuée gratuitement dans les allées, invite à prolonger le plaisir de la découverte de l’illustration jeunesse à travers un parcours off. Une trentaine de galeries et musées franciliens ont répondu à l’appel, à l’image de L’Art à la page, la galerie Robillard ou encore la galerie Daniel Maghen.
« C’est important de mettre en valeur ces lieux, car cela reconnaît quelque chose que l’on revendique depuis longtemps, à savoir la qualité artistique de cet art », déclare la directrice du Salon.
Une nouvelle scène BD
La BD était certes déjà présente lors des précédentes éditions, mais elle élargit cette année sa programmation. « Les enfants ne font aucune hiérarchie entre les genres et les supports de lecture, mais ce qui est une évidence pour eux ne l’est pas forcément pour les parents et les encadrants », relève Sylvie Vassallo, qui estime en outre la BD jeunesse « de plus en plus inventive et exigeante du point de vue de sa qualité. »
Une scène dédiée lui sera ainsi consacrée, et le samedi, de 17 h à 19 h, toutes les scènes se mettront à l’heure BD. Nouveauté également cette année : l’Association des critiques et journalistes de bande dessinée remettra vendredi à Montreuil son premier prix Jeunesse ABCD, parrainé par le dessinateur et scénariste Emmanuel Guibert.
Car si les ventes jeunesse constituent 20,6 % du volume total du secteur de l’édition, la bande dessinée en représente aujourd’hui 10,1 %, dont plus de la moitié pour son seul secteur jeunesse. Globalement, selon ces chiffres du Salon, les jeunes lecteurs constituent ainsi le premier lectorat en France…