STREET ARTJam Devill colle des photos de sneakers partout

Cuisinier le jour, le street artiste Jam Devill colle des photos de sneakers la nuit

STREET ARTLe Français réalise des collages au look travaillé sur le thème de la basket…
Une affiche de Jam Devill dans le 3e arrondissement de Paris.
Une affiche de Jam Devill dans le 3e arrondissement de Paris. - C. LEMKE/20MINUTES
Coralie Lemke

Coralie Lemke

A Châtelet ou dans le Marais, ses collages en noir et blanc attirent le regard. La seule couleur est sur l’objet principal, une chaussure. On pourrait croire à une publicité pour une marque de baskets. En réalité, c’est du street art « vandale », comme le dit la loi. Peu probable qu’une marque s’engage dans une telle voie marketing. Et pour cause, ces portraits aux couleurs pop sont l’œuvre de Jam Devill, un amateur un peu touche-à-tout, qui voue une passion aux sneakers.

Cuisinier de formation, le quadragénaire décide de changer de voie suite à un licenciement et passe un BEP photo à l’école CE3P d’Ivry. « Les étudiants devaient mener un projet au long-cours. Alors je me suis lancé dans un portrait de collectionneurs de baskets. » Des chaussures qui ne se limitent plus à la pratique du sport et que l’on porte surtout pour leur style.

Une passion qui remonte à l’enfance

Ces chaussures le fascinent depuis qu’il est enfant. « J’ai grandi dans une cité à Marseille où tous les grands avaient des baskets. Je suis issu d’une famille nombreuse. On n’avait pas de chaussures de marque. » Il garde par exemple un vibrant souvenir des Nike air Jordan.

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Pour ses portraits, Jam Devill n’impose pas de modèle en particulier. Tout ce qu’il demande à ses amis collectionneurs de chaussures, c’est de « venir avec une attitude ». Les photos sont simplement prises dans la rue, la pose et les couleurs vives font le reste. « Je reste un amateur. D’ailleurs, on ne devient pas photographe avec une formation de 8 mois », explique-t-il avec humilité.

Le street art, c’est son frisson

Pour partager son projet avec le public, Jam Devill décide de le décliner en affiches. « La basket se porte dans la rue, pas au château. Et puis elle fait partie de tout un mouvement culturel qui inclut le hip-hop et le graffiti. » Même si le street artiste a conscience que ses affiches peuvent faire de la pub aux marques.

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Depuis l’obtention de son diplôme, Jam Devill a repris un travail de cuisiner. Mais il s’est lancé dans de nouvelles aventures nocturnes. « Je loue une voiture pour une journée, je prends de la colle, une échelle et mes affiches. C’est ça, mon frisson. »

L’aventure continue alors en plein jour, quand il se promène dans les rues de Paris pour aller voir ses collages, qui se dégradent avec le temps et la pluie. « J’aime qu’ils vivent. J’aime voir qu’ils s’abîment. Si vraiment je les trouve en trop mauvais état, il m’arrive de les enlever moi-même. »

Jam Devill, qui dit n’avoir « rien à vendre », se contente de vivre le street art à 100 %. Pour lui, le secret du bonheur, c’est de « coller dix affiches par nuit ».