Elle fête ses 20 ans. Née dans les studios britanniques de Core Design en 1996, Lara Croft a, après avoir failli disparaître du monde du jeu vidéo, été reprise en main par les Américains de .

Ces derniers ont depuis 2013 procédé à un redémarrage (reboot) globale de saga avec deux jeux dont le second, , est enfin disponible sur PlayStation 4 après avoir être sorti il y a un an en exclusivité sur Xbox One. Un jeu plébiscité par la critique et qui sur le site metacritic.com recensant les avis du monde entier, a obtenu . L’illustration que la seconde vie de Lara est aussi sans doute la meilleure.

Que de chemin parcouru depuis ses débuts sur consoles PlayStation de Sony et feu la . La Lara Croft anguleuse aux allures de bimbo a désormais laissé la place à une héroïne moderne qui, bien que d’allure sportive, ne trouve plus sa place au rayon des icônes et fantasmes sexuels : fini la poitrine généreuse et la bouche pulpeuse. Mais au-delà de ces seuls changements d’allure, Lara Croft apparaît aujourd’hui comme une héroïne à part, à la fois vulnérable et touchante, déterminée et courageuse.

« Lara a gagné une dimension psychologique depuis l’épisode reboot, on assiste à la naissance d’un personnage autrefois plus simpliste et anguleux, tant graphiquement que niveau affect, explique Vincent Oms, rédacteur en chef du magazine The Game à destination des joueurs trentenaires et quarantenaires qui ont connu Lara à ses débuts Cela s’accompagne aussi de nombreux changements dans l’aventure qui s’est considérablement enrichie elle aussi. »

Woman versus wild

Si elle débute en Syrie, l’aventure se poursuit rapidement au cœur de la Sibérie, en pleine tempête de neige. Un blizzard glacial qui donne le frisson. Un cadre dans lequel l’héroïne doit, outre poursuivre sa quête d’une mystérieuse relique, faire en sorte de survivre tout simplement… Chasse à l’arc et cueillettes occupent ainsi une partie du temps alors que survivre face à l’âpreté de ce périple dans cette nature sauvage constitue à lui seul un challenge. Loin des héros ou superhéros invulnérables que rien n’atteint, Lara progresse dans l’aventure au prix de mille et une souffrances. Elle saigne après une chute, grelote dans l’eau glacée, gémie après avoir subi l’attaque d’un ours sauvage… Etre aventurière, ce n’est visiblement pas une sinécure.

De quoi susciter l’empathie et donner au personnage une véritable dimension humaine, presque une âme. On souffre avec Lara alors que cette histoire de chasse aux trésors digne des meilleurs Indiana Jones se déroule petit à petit, au milieu de paysages somptueux qui, même s’ils n’égalent pas ceux d’un , s’avèrent tout de mêmes magnifiques.

Une version PS4 survitaminée

Si la toute nouvelle version PlayStation 4 ne change pas radicalement du l’an passé, cette édition 20e anniversaire dispose néanmoins de nombreux atouts à commencer par son prix (50 euros environ). On découvre aussi un mode inédit baptisé « les liens du sang ». Une intrigue sise dans le manoir des Croft qui, une fois encore, vient approfondir le personnage de Lara et apporter certains éclairages sur son passé.

Ajoutez à cela un mode « zombie » qui flirte allègrement avec un bon épisode de The Walking Dead un autre « endurance » pour tenter de survivre à deux joueurs en coopération, l’intégralité des DLC (suppléments téléchargeables) disponibles et vous obtiendrez une édition 20e Anniversaire qui prend la forme de retrouvailles chaleureuses avec une Lara Croft, égérie fantasmatique de la fin des années 1990, désormais devenue une aventurière, plus humaine que de nombreux autres héros de jeux vidéo.