EnvironnementLes pirates urbains envahissent la ville

Pourquoi les pirates urbains sont-ils les seuls à se mouiller?

EnvironnementPour répondre à la demande des Français qui cherchent des nouveaux points d’eaux l’été, des pirates urbains partent seuls à l’abordage de la ville…

Depuis le 28 août dernier et leur plongeon dans le à Paris, les riverains ont eu le temps de sécher. Mais pour le Laboratoire des baignades urbaines, l’abordage continu.

Ce collectif de huit pirates autoproclamés, originaires de toute la France, s’est donné la mission de redorer le blason des baignades au cœur de la cité. Fleuves, canaux, bassins… Depuis quatre ans, le milite pour la réappropriation des cours d’eau à Paris et dans toute la métropole.

Un accostage qu’ils calquent sur leurs voisins européens chez qui la baignade urbaine est une pratique commune. « A Berne, Bâle ou encore Zurich, ce type de bain est totalement autorisé. Certains riverains utilisent même les cours d’eau pour se rendre au travail à la nage », affirme Jeremy Landes, l’une des figures de proue du laboratoire.

Des arrêtés préfectoraux un tantinet vieillots

En France, pour des questions de sécurité et d’hygiène, l’interdiction est pourtant bien réelle. A Paris, elle remonte à un arrêté préfectoral de 1923 qui pénalise, à hauteur de 38€, ceux qui refusent de s’y soumettre. S’en suit la Garonne en 1942 puis la Loire en 1970. Au fil de l’eau, entre le Rhin, le Rhône, la Dordogne ou encore la Somme la majeure partie des fleuves français on ainsi été fermés à la baignade.

Paris est une fête #parisestuneplage #lafluctuat #vivelarentrée #toutnustoutbronzés

Posted by microqlima on Sunday, August 28, 2016

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Le point commun entre tous ces arrêtés préfectoraux ? Ils n’ont pas été réévalués depuis plus de 40 ans et c’est bien le cœur du problème pour le . « Aujourd’hui ces arrêtés sont obsolètes. Les arguments sécuritaires ne tiendraient plus la route si l’état revoyait la législation sur les baignades et si les municipalités développaient des accès autour des cours d’eau », souligne Jérémie Landes.

Des pirates immunisés contre l’impétigo ?

Si pour le collectif, un effort des mairies suffirait à sécuriser les baignades, demeure la question des risques sanitaires liés à la qualité de l’eau. Selon le docteur Claudine Blanchet-Bardon, vice-présidente du , la problématique est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Il faut déjà commencer par « différencier les espaces urbains et la qualité de l’eau pour chacun ».

Pour la dermatologue, « la nature de l’eau dans les lacs n’est pas celle des bassins et encore moins celle des canaux. D’un point de vue bactériologique, certains points d’eau sont tout à fait praticables et d’autres remplis de cochonneries ».

De plus, « tout le monde n’est pas égal devant les infections ». La peau est une barrière qui chez certains, empêche la pénétration des micro-organismes sans l’ombre d’un problème. « Chez d’autres, non », ajoute le docteur Blanchet-Bardon.
Une salubrité incertaine donc, qui empêche les mairies de se jeter à l’eau et les encourage plutôt à invoquer le principe de précaution.

Les mairies font-elles les poules mouillées ?

Lorsqu’on prend contact avec les municipalités, il semble que personne ne veuille trop se mouiller. Sur quatre mairies contactées, un seul retour franc… Pour Arielle Piazza, adjointe au sport, à la jeunesse et à la vie étudiante à Bordeaux, « la demande de baignades urbaines ne date pas d’hier. A Bordeaux, nous l’avons entendue il y a 26 ans et c’est pour cela que nous avons décidé d’aménager un ancien marécage asséché aux portes du Médoc pour créer la ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies


Pour contourner la problématique de la baignade en ville, certaines mairies proposent donc des plages aménagées aux allures de « piscines urbaines » comme consensus. Insuffisant aux yeux des pirates qui prédisent une augmentation du nombre de baigneurs l’été prochain.

D’épiphénomène estival à phénomène social

Avoisinant aujourd’hui les 10 000 fans sur Facebook, le Laboratoire des baignades urbaines a vu sérieusement gonfler ses rangs depuis quatre ans. « La diminution du budget des ménages de nos jours est en train de réduire la mobilité des riverains. Nous allons être de plus en plus nombreux à passer nos vacances en ville », affirme Jérémie Landes.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies


Fort de sa popularité, l’équipage songe d’ailleurs à partir à l’abordage des autres grandes villes du pays. « Au vu du nombre de messages que nous recevons des riverains de Bordeaux, Lyon ou encore Nantes, nous pensons sérieusement à ouvrir des antennes locales pour l’été 2017. » Une arrivée de néo-corsaires venus de tout le territoire l’été prochain, qui poussera peut-être les mairies à virer de bord.