«Je pense qu’on va aborder un personnage fanatique, un personnage qui a un rapport avec le terrorisme islamiste. » C’est ce qu’a annoncé Luc Dardenne lors de son passage au festival de Lima (Pérou), au sujet d’un film qu’il prépare avec son frère Jean-Pierre, pour un tournage envisagé fin 2017.

« Ça fait plusieurs années qu’on essaye [d’y] penser. (…) D’un point de vue global, je pense que l’islam réagit à la globalisation du monde », a déclaré le réalisateur belge qui, dans les longs-métrages qu’il a coréalisés, a toujours creusé la veine sociale.

« La religion musulmane, comme religion qui organise la société, ils sentent que c’est fini »

« Par rapport à tous les musulmans d’Occident, d’Europe, des Etats-Unis, il y a eu, je pense, une réaction de la part de l’islam du Moyen-Orient, et particulièrement en Arabie saoudite, qui ont senti que quelque chose de très important se passait. Que pour eux, c’est la fin. C’est ça qu’ils sentent, je crois », suppose le cadet des frères Dardenne. Et d’ajouter : « La religion musulmane, comme religion qui organise la société, ils sentent que c’est fini et ils le voient par Internet », a-t-il ajouté.

En tant que Belge, le cinéaste a aussi évoqué la situation dans son pays, récemment frappé par le terrorisme : « Depuis 20 ans en Belgique, nous avons des écoles où on étudie l’arabe à travers le Coran, on a des mosquées salafistes. Je pense que c’est eux qui ont formé la jeunesse en leur disant : "Il y a nous, les musulmans, les vrais et il y a eux, les Occidentaux, ou les mauvais musulmans qui ne sont pas vraiment comme il faudrait être". (…) Cette éducation s’est soldée par ce que nous avons aujourd’hui. »

Il a conclu : « Je suis heureux qu’en Belgique ou en France, malgré les attentats, la population reste pacifiste et ne stigmatise pas les musulmans. Les gens sont capables de faire la différence. »

Le dernier film des frères Dardenne, La Fille inconnue, reparti bredouille du dernier festival de Cannes, sortira le 12 octobre en France.