#SecretsDeBières: «20 Minutes» envoie un reporter en Belgique découvrir les secrets de la mousse
REPORTAGE•Après avoir tenté de brasser sa propre bière, notre journaliste a enfin décidé d’aller voir des professionnels pour s’améliorer…Vincent Vanthighem
C’était un samedi de 2013. Et il pleuvait. L’esprit encore embrumé par la soirée de la veille, nous débattions avec mon ami Antoine du prix parisien de la bière. Les facturettes retrouvées au fond de nos poches avaient clairement de quoi nous chiffonner. Tel l’effet d’une Triple Karmeliet sur un organisme à jeun*, l’idée jaillit alors d’un coup : « Et si on brassait notre propre bière ? »
Dix jours plus tard, le matériel était livré. Fûts en plastique, spatule, barboteur et capsules… Mon appartement prenait des allures de bar lillois à la veille de la Braderie. A la différence près qu’il y a rarement du parquet ancien dans les bars. Et que cela a posé un léger problème à ma femme quand le premier fût s’est étrangement mis à fuir…
Une légère odeur de céréales embaumait le bureau transformé, pour l’occasion, en chai. Le barboteur au sommet du fût « pétait » joyeusement. La première fermentation était en cours ! La seconde eut lieu, une semaine plus tard, au sein même des bouteilles que nous avions remplies sans perdre la moindre goutte. Il fallait désormais attendre. Attendre pour pouvoir enfin déguster…
Notre bière n’est pas mauvaise. Pas bonne non plus
Ce furent les trois semaines les plus longues de notre existence. Mises à profit par un copain avocat pour déposer les statuts officiels de notre association : la « Issy Corporation » était née. Six mille ans après les Sumériens, nous avions, nous aussi, brassé de la bière.
Il était temps de décapsuler les bouteilles joliment étiquetées. Le premier bruit de gaz indiqua qu’il y avait bien de la pression. L’éruption de mousse le confirma. Le breuvage dégageait une odeur astringente proche de l’artichaut. La première gorgée de bière le confirma : elle était amère. Pas mauvaise. Pas bonne non plus. Il fallait se rendre à l’évidence : l’abbaye de Leffe brassait depuis 1240. Difficile de faire mieux en l’espace de six semaines…
Des moines, un tégestophile et un formateur en « Bon service de la bière »
Pas de quoi nous décourager. Pendant trois ans, nous avons persévéré. Changé d’eau minérale. Augmenté les doses de sucre. Pour quel résultat ? Une « bière de Noël qui tabasse », une « blonde un poil ambrée » encore amère et « une IPA vraiment pas mal » créée avec l’aide de nos amis de la brasserie de Marcoussis.
Mais il est temps de se perfectionner si l’on veut un jour avoir les honneurs de Ratebeer, la bible de la notation des bières. La période estivale étant plus calme, 20 Minutes a décidé (accepté ?) de m’envoyer en reportage découvrir les secrets d’une bonne mousse. Atavisme local (je m’appelle Vantighem quand même…), j’ai accepté (décidé ?) de partir sur les routes belges pour rencontrer des moines, des brasseurs, un tégestophile et même des formateurs spécialisés dans le « Bon service de la bière ».
Autant de personnages que vous pourrez retrouver dans une série d’articles à paraître à partir du mercredi 27 juillet sur notre site. D’ici là, suivez le reportage en direct sur Twitter (@vvantighem) et sur le snapchat de 20 Minutes.
* L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération. Plus d'infos sur www.alcool-info-service.fr