MIAMFini les kebabs-frites en festival?

Est-on condamné à ne plus manger gras en festival?

MIAMCet été, kebabs et hot-dogs à l'ancienne se raréfient. Une tradition qui s'éteint pour le meilleur ou pour le pire...
Aude Massiot

Aude Massiot

Un burger gourmet ou un émincé de poisson frais ? Ce dilemme autrefois réservé aux VIP, est maintenant à la portée du quidam festivalier. L’offre culinaire de qualité est devenue en quelques années, un argument commercial dans les festivals, (presque) au même titre que la programmation musicale. Le temps des kebabs-frites et des saucisses-baguettes serait-il révolu ?

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« Pas entièrement, répond Louis Dumas, cofondateur du festival Pete the Monkey, organisé du 14 au 16 juillet à Saint-Aubin-sur-mer (76). Nous vendons aussi des frites et des kebabs, ils sont juste de meilleure qualité. » C’est une manière, pour ce festival qui devrait accueillir 1 600 personnes, de se démarquer des grands noms aux dizaines de milliers de spectateurs. « Les gens en ont marre des énormes festivals où ils mangent de mauvais hot-dogs », revendique-t-il.

Entrée en scène des chefs

Pete the Monkey n’est pas le seul à avoir fait ce pari. Au Big festival (du 9 au 17 juillet, à Biarritz), la nourriture fait même partie du slogan « Music, beach, food and fun ! ». Ratmuncho Cordé y tient la Big cantine. Ce chef basque est propriétaire de trois restaurants dans la région et assure : « Les festivaliers sont demandeurs d’une nourriture de qualité. » Depuis 5 ans, Ratmuncho monte une cuisine éphémère sur la plage et y amène ses brigades pour servir 60 à 80 couverts. « Nous utilisons uniquement des produits frais, du poisson en émincé, des sandwichs. »

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Chez les organisateurs des Nuits secrètes, qui se tiennent à Aulnoye-Aymeries du 29 au 31 juillet, on observe la même réaction : « On ne veut pas de la friterie à outrance, parce qu’on trouve cela partout, justifie Martial Hufford, chef de projet sur l’événement. Nous essayons de proposer des produits moins gras et de tirer la qualité vers le haut. » Certains de leurs stands se revendiquent locavore, végétarien et/ou bio. Ne craignent-ils pas le mécontentement des nostalgiques de la graisse de merguez sur les doigts ? « Nous n’avons aucun retour de ce genre, affirme Martial Hufford. Quand il passe trois jours dans un festival, le public est content de pouvoir manger varié pour le même prix. »

Une identité terroir

Tout le monde n’est pas du même avis. Aux Vieilles charrues, qui se tiennent du 14 au 17 juillet, à Carhaix (29), plus que sur la qualité on mise sur l’authenticité. Et l’authentique, ce sont les bons vieux stands de kebabs, croque-monsieur, paninis, nuggets et potatoes, beignets et gauffres. « Pour nous, travailler avec des food-trucks n’aurait aucun intérêt, il n’y aurait pas assez de rendement pour nourrir les 60.000 à 70 000 personnes que nous accueillons, déclare Jérôme Tréhorel, président du festival. Nous gérons nous-mêmes toute la restauration. »

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Ce dernier revendique son ancrage local. « Nous essayons au maximum d’utiliser des produits de la région, que ce soit pour les légumes, la viande ou le pain frais. » Quand on pense Bretagne, on voit des galettes, des crêpes et du Breizh cola. Le festival offre tout cela. « Aux Vieilles Charrues, nous avons un image terroir. Rester fidèle à cela à travers nos stands correspond à notre identité. »

De la qualité, mais à quel prix ?

Hausse de la qualité veut souvent dire hausse des prix. Entre les offres des Vieilles charrues et celles des autres festivals interrogés, la différence se fait sentir. Avec un maximum revendiqué de 6,50€ chez le premier, les suivants affichent des tarifs par plats autour de 10€, voire jusqu’à 20-30€ pour les restaurants éphémères. La qualité, surtout en festival, ça se paye.

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La tendance du mieux manger ne risque pas de s’arrêter là. Mi-septembre, à Paris, se tiendra le premier festival musical vegan, le Smmmile. En parallèle de la programmation électro métissée, plusieurs stands de nourriture végétarienne, ainsi que des ateliers de cuisine et des conférences accueilleront le public pour « une expérience totale ».

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Pour les mélancoliques des frites et des hot-dogs, pas d’inquiétude. Ils en trouveront toujours, mais avec des patates locales, des saucisses bio, voire végan, et le tout préparé devant leurs yeux par des mains de cuisiniers gastro. Nous voilà arrivés à un point de non-retour. Mais est-ce finalement si tragique ?