#Moijeune: «Comment j’ai chopé avec un brownie»
MIAM MIAM•D’après le Panel Jeunes «20 Minutes» Opinion Way, la défense de l'environnement est la cause pour laquelle le plus de 18-30 ans (50%) sont prêts à s'engager...Journaliste afp
«Non, mais t’es sérieux ? C’est plein de merdes ces trucs-là. » Mehdi ne veut pas écouter la mise en garde de son pote Hugo. Il pense réussir à séduire Inès avec son super brownie « maison », acheté au supermarché. Conséquence, sa partenaire finit avec des poils au menton et lui, avec la culpabilité d’avoir chahuté les hormones de la jeune femme.
Cette vidéo de la dernière campagne de Génération Cobayes mise sur l’humour pour sensibiliser sur les dangers sanitaires de certains produits alimentaires. « C’est dans notre ADN d’utiliser l’humour pour toucher les jeunes, explique Sandrine, responsable de la communication pour l’association. D’abord parce que ça nous amuse de le faire, et parce qu’on refuse de réaliser des campagnes anxiogènes comme le font d’autres organisations. »
Créé en 2013 à partir de l’Appel de la jeunesse, Génération Cobayes réunirait aujourd’hui 40.000 sympathisants et 1.000 bénévoles partout en France. Après des campagnes sur le danger des perturbateurs endocriniens et sur l’éco-orgasme, ces combattants du bien dans son corps s’attaquent maintenant à l’alimentation des 18-35 ans.
Se faire du bien, sans faire de mal
Additifs alimentaires, exhausteurs de goût, OGM et pesticides, tout y passe. Mais toujours avec humour. « Il y a encore beaucoup de travail à faire, chez les jeunes, sur ce plan-là, reconnaît Lucile, 21 ans, rédactrice-en-chef du site. Nous ne voulons pas stigmatiser, mais plutôt pousser à vérifier la composition des produits que l’on consomme, montrer que c’est positif et facile d’adopter de meilleures habitudes. »
En plus de leur vidéo “Comment j’ai chopé avec un brownie”, les Cobayes proposent d’envoyer dans la boîte email des intéressés “30 recettes pour pécho. Faciles, saines et pas chères”. Le concept aurait séduit 5.000 personnes, et les recettes devraient être éditées en ebook, d’ici un mois.
« 30 #recettes élaborées par une #diététicienne & gcobayes. #Faciles pas chères sans #PE. GO ! https ://t.co/CBn0zZinyU pic.twitter.com/QmANyJ3N8C — Générations Cobayes (@gcobayes) 21 avril 2016 »
Pour rencontrer leurs sympathisants, des apéros sont organisés tous les mois, à Paris. Le 1er juin, au bar La petite chaufferie, dans le 10e arrondissement, Marion, Charline, Léo et Sarah sont venus rencontrer les Cobayes. Aucun n’a plus de 25 ans. La première, un foulard vert dans les cheveux, est mûe par le désir de s’engager pour une cause. « L’élément déclencheur a été, pour moi, une conférence de Génération Cobayes dans ma fac, explique l’étudiante de 22 ans. J’ai réalisé que j’étais en danger tous les jours, alors j’ai décidé d’agir. »
Depuis, la jeune femme a fabriqué sa propre lessive, privilégie le bio pour son alimentation et a changé sa ligne de cosmétiques. Comme elle, Léo, 23 ans, réfléchit depuis plusieurs mois à la meilleure manière de s’engager. « Je suis arrivé récemment à Paris et j’ai envie d’élargir mes horizons, raconte le jeune informaticien. Quitte à m’investir, cela vaut le coup de creuser vraiment le sujet. »
La voix d’une génération
Grâce à des jeunes comme Marion et Léo, Génération Cobayes voit grossir ses rangs de « manière exponentielle », affirme Sandrine. Pour Vanessa Jérome, chercheuse à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et spécialiste de l’engagement écologiste, « cette association a pris un envol rapide car elle s’est développée sur un des créneaux les plus porteurs : les pratiques quotidiennes ».
Alors que beaucoup d’autres organisations existent sur les mêmes thématiques, Génération cobayes a su se démarquer par ses campagnes ludiques, faites par des jeunes pour des jeunes. « De grandes institutions les financent, comme la Mairie de Paris et la région Rhône-Alpes, car elles savent qu’elles ne pourraient pas réaliser de telles campagnes décalées », analyse Vanessa Jérome.
Après l’alimentation, Génération cobayes voit plus large, et prépare, en septembre, le lancement d’un sondage “Qu’est-ce qui rend notre génération heureuse ?”. « Nous espérons réunir 50.000 répondants, âgés entre 18 et 35 ans, et établir un indicateur de bonheur chez les jeunes », détaille Sandrine.
L’opération a, en plus, une visée politique. Une conférence de presse sera organisée pour la publication des résultats, où seront invités tous les partis politiques candidats aux élections présidentielles. La jeune femme explique : « Nous voulons les faire réagir et leur montrer “Voilà ce que veulent les jeunes”. Ils ne pourront pas ignorer l’avis de 50.000 personnes. » Les « Cobayes obsédés », tel qu’ils se surnomment, aimeraient devenir, à terme, la voix de leur génération.
« .@Trublione présente l’enquête #QueDuBonheur qu’on lance en septembre ! Vous voulez en être ?#OnVautMieuxQueCa ! pic.twitter.com/bdyciajb3A — Générations Cobayes (@gcobayes) 27 avril 2016 »