«Battleborn» versus «Overwatch»: Que le meilleur tireur gagne
JEUX VIDEO•Deux jeux de tir online et multi-joueurs se battent les faveurs des gameurs...Vincent Jule
Par un hasard du calendrier, deux blockbusters vidéoludiques, deux nouvelles licences, deux jeux de tir en équipe, sortent ce mois de mai et se retrouvent face à face. Dans le coin gauche, Battleborn (déjà disponible), une tentative de mélange des genres, entre le first-person shooter (FPS) et le multiplayer online battle arena (
MOBA, par les auteurs de Bordelands. Dans le coin droit, Overwatch (les serveurs français sont ouverts depuis ce mardi 1h), la nouvelle création maousse et première incursion dans le FPS de Blizzard, le studio des succès Warcraft et Diablo. Et au centre, le joueur.
Battleborn, l’outsider
Même s’il a réussi à se faire une place dans les mains et le cœur des gamers avec Borderlands, le studio Gearbox n’a pas la force de frappe de Blizzard. Il capitalise d’ailleurs sur cette position d’outsider pour tenter plein de choses, peut-être trop. Présenté comme son jeu le plus ambitieux, Battleborn est bien un jeu de tir multi, mais emprunte également à League of Legends (avec ses trois modes de jeu : Conquête, Incursion, Fusion) et au jeu de rôle (avec son système de level, d’évolution des capacités). Pour maintenir cet équilibre des forces, il a dû parfois simplifier, ce qui ne sera pas du goût de tous les joueurs.
Mais Battleborn peut compter sur l’héritage de Borderlands, une influence plus omniprésente que veut bien l’avouer Gearbox, avec son esprit destroy et absurde, son esthétique cartoon si particulière et ses (25 bientôt 30) personnages hauts en couleurs, une bande de « brutasses » venue défendre Solus, la dernière étoile de l’univers. Il propose même une campagne solo, certes sommaire, mais bienvenue pour un jeu essentiellement multi-joueurs.
Overwatch, le mastodonte
Après Warcraft, Diablo et StarCraft, le spécialiste du jeu multi en ligne Blizzard sort l’artillerie lourde avec Overwatch, qu’il veut plus accessible et plus fun. « L’idée était de créer un jeu de tir ni cynique, ni cruel, ni méchant, expliquait le game designer Chris Metzen lors du Blizzcon 2014. Un jeu qui promeut le travail d’équipe, l’éclate entre amis et non de se prendre un coup de couteau à peine la partie commencée. » Prends ça Call of Duty. Le but du jeu n’est ainsi pas de tuer le maximum d’ennemis (ou deathmatch), mais d’atteindre des objectifs. Les équipes de six héros, aux compétences différences (attaque, défense, soutien, tank), s’affrontent dans des lieux mythiques (Hollywood, Route 66, Temple d’Anubis) transformés en champs de bataille, et au mode de jeu précis (Convoi, Contrôle, Capture).
Prise en main immédiate, réalisation dynamique, design soigné… Overwatch est une machine très bien huilée, Blizzard n’a rien laissé au hasard et gâte sa communauté. Au jeu s’ajoutent ainsi des comics, une série animée, la rumeur d’un long-métrage et déjà des cosplays. Un univers multimédia à découvrir à travers sa vingtaine de personnages, tous membres de l’Overwatch, une organisation créée par les Nations Unies pour lutter contre le soulèvement des machines. Saluons d’ailleurs le fait qu’une héroïne, Tracer, soit le visage du jeu, même si certains clichés (combinaison moulante, poses suggestives…) ont la vie dure.
And the winner is…
Avec près de dix millions de joueurs online en phase bêta pour Overwatch contre deux pour Battleborn, Blizzard gagne une bataille importante sur Gearbox. Et la guerre ? C’est fort probable, mais cela ne doit pas empêcher se laisser tenter par Battleborn, sa prise de risque, sa folie et son gameplay qui ne demande qu’à être approfondi. Avant de revenir au puissant et efficace Overwatch, tout désigné pour devenir un incontournable de l’e-sport.