«Doom» ou la folie des remakes, reboots et autres remasterisations
JEU VIDEO•Jeu culte des années 90, «Doom» fait son retour en plein boom des remakes, reboots et remasterisations sur consoles...Vincent Jule
Disponible depuis vendredi, Doom est le remake - et même le reboot - d’un jeu culte sorti sur PC en 1993, un jeu qui a popularisé le genre « FPS », aujourd’hui incontournable avec les licences Halo, Far Cry ou Call of Duty. On a d’ailleurs longtemps parlé de « Doom-like ». Mais après Tomb Raider, Zelda ou Final Fantasy, ce retour confirme également que le phénomène des remakes n’est pas l’apanage du cinéma. Sur grand écran, la pratique consiste à tout refaire pour une histoire de langue (The Ring, Les Infiltrés, The Tourist…) ou de génération (Spider-Man, Jumanji, Tomb Raider…). Mais dans le jeu vidéo, l’exercice est différent, multiple.
Remasterisation
Le jeu a ainsi développé un appétit pour la « remasterisation ». Pas si éloigné de la réédition ou de la restauration d’un film (les Special Edition de Star Wars et ses nouveaux effets spéciaux, les ressorties quasi hebdomadaires de grands classiques), cette tendance permet qu’un titre ne tombe pas dans l’oubli et puisse continuer à être joué sur consoles next gen. Avec de nouveaux graphismes, plus beaux, plus HD. C’est le cas récemment de The Last of Us Remastered, Day of the Tentacle Remastered ou The Legend of Zelda : Twilight Princess HD. Mais contrairement au cinéma, le support change, le gameplay s’adapte et l’expérience de jeu peut en être altérée - améliorée ?
Avec son look cartoon, le remake 2009 de Monkey Island n’est plus exactement le jeu pixélisé de 1990, surtout que s’offre au joueur la possibilité de passer de l’un à l’autre en un clic. De même, l’utilisation de la manette Wii U change l’approche de Twilight Princess, et les auteurs de The Last of Us ont profité de la remasterisation, et du passage de la PS3 à la PS4, pour corriger certains défauts techniques de l’original sorti à peine un an plus tôt.
Reboot
L’autre possibilité est le reboot. Le titre est le même, l’univers est le même, mais pas le jeu. Et l’esprit ? « A l’origine, Doom 4 devait être une suite, avec un lieu et un style de jeu différents, explique Hugo Martin, directeur créatif du nouveau Doom. Mais nous voulions revenir aux fondamentaux, à ce qui faisait de Doom un jeu formidable. Nous sommes donc repartis de zéro, nous avons rejoué au premier jeu, encore et encore. Pour en retrouver l’essence : l’action non-stop et l’esprit heavy metal. » Si l’histoire est différente (mais quelle histoire ?), la structure du jeu aussi a changé, évolué, conséquence de plusieurs décennies d’avancées technologiques dans le domaine du jeu. « La progression se fait maintenant par "items" et le sang est plus présent que jamais. » A l’image des « Glory Kills », des mises à mort - et à gore - proches des « Fatality » de Mortal Kombat.
Résulat : un jeu beau et brut, fun et fluide, sans fioriture mais aussi sans originalité. De l’efficacité à la répétition, il n’y a qu’un pas, un couloir, un démon, que ce Doom n’est jamais loin de franchir. Hugo Martin revendique l’influence très série B des films Evil Dead, Robocop, Terminator et des comics Sin City, Hellboy, Punisher, mais c’est bien aux FPS classiques, et donc à Doom, que le joueur pense. Par sa prise en main immédiate, un sentiment de puissance et le feu de l’action. « Nous voulions que lorsque vous combattez dans notre jeu, vous ayez l’impression d’être dans une extension naturelle et logique du jeu original, commente Hugo Martin. C’était le plus important pour nous, la chose dont nous sommes le plus fiers. »
Le prochain remake événement sera Final Fantasy VII Remake, ni un portage HD, ni un reboot, mais bien une nouvelle version d'un des jeux les plus aimés de tous les temps. Le trailer a déjà été vu près de 14 millions de fois, par autant de joueurs potentiels.