SERIES«Séries Mania»: Voilà ce que l’on programmerait si on avait les pleins pouvoirs

«Séries Mania»: Voilà ce que l’on programmerait si on avait les pleins pouvoirs

SERIES«20 Minutes» profite de quatre jours de découvertes au festival Séries Mania pour s’imaginer en programmateur aux pleins pouvoirs. Sélection de quatre séries à découvrir bientôt...
Annabelle Laurent

Annabelle Laurent

Elle serait pas belle, la vie, si on avait les manettes de la télé française? Depuis vendredi dernier et jusqu’à ce dimanche, 54 nouvelles séries de 17 pays sont projetées à Séries Mania, partagé entre le Forum des Images et l’UGC des Halles pour cette 7e édition.

Le programme était foisonnant. On a vu ce qu’on a pu. Et si on était l’un des acheteurs qui viennent au festival prospecter, voici quatre séries sur lesquelles on mettrait la main, et comment on les programmerait.

A noter que les polars purs et durs (comme Jour Polaire, par le duo de Bron, assez efficace) ont été écartés… par pur abus de pouvoir.


1. «El Marginal»

El Marginal (13x48’) est argentine: c’est suffisamment rare pour que ce soit d’emblée séduisant. Le héros intègre une prison de Buenos Aires sous une fausse identité, missionné par un juge dont la fille, kidnappée, est tenue captive dans une zone abandonnée de la prison. D’abord projeté dans le chaos d'une sorte de cour des Miracles, il prend rapidement du galon, à la manière du Prophète d’Audiard: le magnétisme de l’acteur Juan Minujín autorise la comparaison.

Mais la série éclipse les références (d’Oz à Prison Break) par sa singularité, faite d’un cocktail assez déroutant de violence et de comédie servie par des dialogues bien sentis: le public a bien ri. De notre côté, on sortait de la salle avec la cumbia de la BO en tête.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

On programme: On choisirait la VOST, d’abord, parce qu’il est hors de question de perdre les nombreux «pelotudooo» et autres «concha de la puta madre». On n’entend pas de l’argentin tous les quatre matins (mais ça ne saurait tarder, ça bouge du côté des séries, avec aussi le thriller écologique Cromo).

Pour quelle chaîne? Une acheteuse freine nos ardeurs en nous rappelant l'obligation des quotas de programmes européens. Quelle chaîne française osera «griller une cartouche de son quota extra-européen en préférant une série argentine à une série américaine»? Suspense. Nos super-pouvoirs nous permettent de la caler dès la rentrée prochaine, dans la foulée de la diffusion argentine très attendue au mois de juillet.

Juan Minujín en partageait le trailer sur Twitter en décembre dernier:

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies


2. «Irresponsable»

Théo Fernandez et Sébastien Chassagne dans Irresponsable, en juin sur OCS.
Théo Fernandez et Sébastien Chassagne dans Irresponsable, en juin sur OCS.  - IRRESPONSABLE © Tetra Media Fiction - La Pépinière

A 31 ans, de retour à la case chômage, Julien retourne vivre chez sa mère à Chaville et apprend en tombant sur son amour d’enfance qu’il est en fait… le père d’un ado de 14 ans. Projetée le week-end dernier, Irresponsable (10x26’ réalisés par Stephen Cafiero) a fait un carton auprès du public, et c’est mérité: l’acteur, Sébastien Chassagne, est parfait en «irresponsable» qui peine à s’improviser père autrement qu’en fumant des joints avec son fils (Théo Fernandez). Ses tentatives d’autorité et ses bafouillages sont assez jubilatoires et l’écriture à la fois juste et touchante, pour une production avec «peu d’argent mais une grande liberté» selon le créneau d’OCS Signature.

Pour les gens du sérail, c’est aussi la 1ère série issue du département Séries de la Fémis. Le scénariste Frédéric Rosset cite en référence les comédies d'Apatow, Les beaux gosses de Riad Sattouf et Versailles chantiers de Podalydès. Si on avoue qu’on trouve ça mieux que Love, la dernière série d’Apatow, il rougit?

On programme: OCS se charge de la diffusion, pour juin. On utilise nos plein-pouvoirs pour s’assurer que la modernité du ton se répande dans d’autres comédies françaises.

3. «NSU German History X»

NSU German History X
NSU German History X - Beta Films

Inutile de préciser que cette série allemande consacrée au gang terroriste néo-nazi NSU n’est pas de tout repos. En 3 épisodes de 90 minutes qui prennent tour à tour le point de vue des coupables, des victimes et des enquêteurs, la série retrace sur deux décennies la radicalisation des auteurs des meurtres racistes qui ont secoué l’Allemagne au début des années 2000. Le pilote - le seul épisode qui était diffusé à Séries Mania - nous a laissé KO. On observe avec effarement Beate et ses deux acolytes Uwe et Uwe (Beate Zschäpe, seule survivante, a été jugée en 2013) blaguer sur les camps de concentration, se rendre à Buchenwald et y mimer les exécutions en s’esclaffant, puis préparer «le jour X» qui «rendra l’Allemagne aux Allemands».

Dérangeant, très éprouvant, mais édifiant et porté par une mise en scène puissante et trois acteurs bouleversants, le pilote augure une série coup de poing et nécessaire.

On programme: Sur Arte? On nous dit dans l’oreillette que la chaîne franco-allemande devrait pour cela accepter une «2e fenêtre» (c'est-à-dire ne pas avoir l'exclu), la série étant diffusée sur la chaîne ARD. Pour France Télévisions, alors?

4. «The Night Manager»

Le casting de The Night Manager
Le casting de The Night Manager - © Mitch Jenkins/The Ink Factory/AMC

The Night Manager (8x43’) peut se ranger du côté de ces séries qui «envoient sur le papier», la bonne nouvelle étant que celle-ci semble tenir sa promesse. Le gros budget n’a pas été gâché, la réalisation est soignée. Le label «adapté d’un roman de John Le Carré» nous donnait un a priori positif sur le scénario qui se confirme sur l’ouverture de l’intrigue. Jonathan Pine, directeur de nuit dans des grands hôtels est recruté pour infiltrer l’entourage d’un trafiquant d’armes. Le pilote nous fait croire qu’il n’est en rien taillé pour le job – trop émotif, ce garçon - l’épisode 2 nous fait vite changer d’avis…

Pour l’incarner, un Tom Hiddleston ultra-charismatique – la relève de James Bond, ladies and gentleman, vous l’aurez lu ici. Dans la peau du trafiquant, un Hugh Laurie plus salaud que jamais, tandis qu’Olivia Colman (Broadchurch) en agent obstiné du MI6 sait toujours aussi bien assurer le quota d’humour. Il faut la voir coacher Pine et exiger qu’il «réveille le psychopathe en lui»…

On programme: On s’est fait griller la priorité par France 3: l’annonce a été faite mercredi soir. Il fallait s’y attendre: les acquisitions vont bon train dans le monde entier, alors que la diffusion sur la BBC One de fin février à fin mars a été un succès, et dans la lignée de The Missing, France 3 mise sur les séries d’outre-manche. Notre pouvoir nous permet d’imposer une diffusion en VOST, disons en septembre prochain. Histoire de se consoler du spleen post-vacances d'été grâce à Tom Hiddleston/Bond.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies