Savez-vous qu’avant de devenir l’un des films les plus attendus de l’été 2016, Suicide Squad (L’escadron suicide) est une équipe de super-vilains de bande dessinée ? Apparue en « guest » en 1959, puis dans son propre comic en 1987, cette joyeuse horde - parfois aussi appelée Task Force X - a profité du « relaunch » général de DC Comics, en 2011, pour se refaire une jeunesse. C’est donc cette version de ses exactions qui est aujourd’hui publiée en français par Urban Comics. L’un de ses éditeurs, Yann Graf, a expliqué à 20 Minutes ce qui avait rendu cette équipe si populaire. Retrouvez ses éclairages à la suite de la preview, ci-dessous. Bonne lecture !

Résumé : Ils étaient condamnés à passer le restant de leurs jours derrière les barreaux, mais le gouvernement en a décidé autrement. Harley Quinn, Deadshot, King Shark et El Diablo font désormais partie d’un escadron suicide envoyé sur le terrain quand une mission s’avère trop dangereuse. Une équipe de super-criminels sacrifiables dont le premier objectif sera de venir à bout d’un stade peuplé de plusieurs milliers de spectateurs infectés. Par quoi ? Par qui ? La Suicide Squad est sur le coup !

C’est Amanda Waller (interprétée par Viola Davis dans l' adaptation cinématographique de David Ayer, à sortir le 17 août 2016) qui a eu l’idée de réunir une bande de malades hyper-violents -mais incarcérés par le gouvernement- pour préserver les super-héros auxquels nous sommes si attachés. Cela n’est pas dénué de bon sens : qui pleurerait Harley Quinn (jouée par Margot Robbie), Deadshot ( Will Smith au cinéma), King Shark et d’autres tarés du même acabit s’ils périssaient face à des menaces si dangereuses qu’on n’oserait même pas leur envoyer les Batman, Superman, Flash et consorts ?

Bien sûr, les super-vilains ne font jamais rien sans contrepartie. « La Suicide Squad affronte des menaces en échange d’une remise de peine, précise Yann Graf. La question étant de savoir s’ils sont suffisamment "dociles" pour obéir à leur commanditaire et ne pas s’évader ou s’entre-tuer ! Pour s’en assurer, l’intraitable agent du gouvernement Amanda Waller a placé des bombes dans la nuque de chacun d’entre eux ! ». Radical, en effet…

Du coup, et tout abject qu’aient été leurs crimes, les membres de cette meute enragée suscitent de l’empathie auprès de nombreux lecteurs. « Pour la même raison qu’on encouragera toujours Bugs Bunny face à Elmer le chasseur, souligne Yann Graf. On préfère toujours soutenir les bandits astucieux et déjantés que leurs garde-chiourmes ! D’ailleurs, le fait d’avoir inclus Harley Quinn, la petite amie du Joker (qui est un personnage ultra-populaire), renforce le côté "rebelle" – donc sympathique — de l’équipe. »

Sans bon méchant, pas de bonne histoire

Il semble quand même assez paradoxal que des super-vilains deviennent aussi populaires – au point qu’on leur consacre un film — que les super-héros qui les combattent d’ordinaire. « Les super-vilains font intégralement partie de la mythologie des super-héros, explique Yann Graf. Sans un bon méchant, pas de bonne histoire ! Et les différents membres de l’équipe proviennent des galeries de vilains des différents membres de la Ligue de Justice : Deadshot et Harley ont combattu Batman, Captain Boomerang est un ennemi de Flash et King Shark de Superboy ».

On peut enfin s’étonner que Urban Comics publie ce premier volume en avril alors que le film sort en août. N’eut-il pas été plus judicieux de reporter ce lancement afin de bénéficier du buzz que l’adaptation cinématographique ne manquera pas de susciter ? « Pas vraiment, estime Yann Graf. Le titre est une demande régulière de la part des fans depuis les débuts d’Urban Comics, en 2012, et l’engouement causé par les premières bandes-annonces du film a déjà réussi à cimenter un large public autour du concept. Découvrir le titre va permettre aux lecteurs de se familiariser avec les protagonistes, car Harley, Deadshot, King Shark, El Diablo et Amanda Waller sont tous présents au casting. Le public pourra ensuite les retrouver sur grand écran avec encore plus de plaisir ! »

Suicide Squad t1 « Têtes brûlées », de A. Glass, F. Dallocchio & C. Henry - éditions Urban Comics, 15 euros