MUSIQUELa face B d'Underworld

Underworld: La face cachée de «Barbara Barbara, We Face a Shining Future»

MUSIQUE«20 Minutes» a rencontré le Britannique Karl Hyde, chanteur-compositeur du groupe Underworld, qui sort ce vendredi son septième album...
Le groupe Underworld se redresse avec son septième album qui sort ce vendredi. Pour l’occasion, 20 Minutes s’est entretenu avec le Britannique Karl Hyde, chanteur-compositeur, moitié du duo de vétérans de la musique électro… Comment Barbara Barbara, We Face a Shining Future renoue avec leurs débuts ? Réponses en faces B.

Born Slippy

Une coincidence ? Underworld revient en même temps que le film culte qui les a portés. Le tournage de Trainspotting 2 a commencé il y a dix jours en Ecosse. Et c’est avec Trainspotting, de Danny Boyle, en 1996, qu’ils ont rencontré leur premier succès grand public. Dans la scène finale, Ewan McGregor fait le vœu de se ranger dans une vie amère pendant que se jouait en arrière-fond le morceau Born Slippy de Underworld. Hymne de club nihiliste et rageur, Born Slippy était une face B. Devenu un hit, il a intégré leur deuxième album, Second Toughest in the Infants.

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« Cet album et le premier, Dubnobasswithmyheadman, sont mes deux préférés, raconte Karl Hyde. Ils contiennent une alchimie complexe et mathématique. » Avec ces deux albums, Underworld donne une chair et des muscles à la techno, attirant ceux qui considéraient jusqu’alors ce son comme froid. Leur musique lancinante et saccadée s’incarnait aussi dans les paroles énigmatiques et l’interprétation désinvolte de Karl Hyde. « Je chantais parfois très près du micro, un peu déprimé ou avec la gueule de bois », se souvient-il.

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Barbara Barbara, We face a shining future

Comment revenir à la fraîcheur des débuts ? Car plus qu’un duo entre Karl Hyde et Rick Smith, c’était comme une vie de couple qui s’étiolait. « On jouait dans de grands concerts et on fabriquait de la musique limitée par nos voyages et nos emplois de temps », soupire le chanteur. Après deux derniers albums sans enthousiasme, il s’avérait nécessaire de prendre ses distances. « On avait besoin d’oublier Underworld. On était dans un espace où on ne voulait pas se séparer, mais en même temps on ne voulait pas être prisonnier de ce qu’on avait créé. »

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Ils ont fait chambre à part. Rick Smith a travaillé sur des BO pour le réalisateur Danny Boyle. Karl Hyde a conçu plus de trois albums, dont deux avec le génie-bidouilleur de sons Brian Eno. « Et là, sans se sentir lié à son partenaire, on finit par se rendre compte que quelque chose manque. J’ai commencé à vouloir partager avec Rick ce que j’avais appris. » Ce sont les prémisses de Barbara Barbara, We Face a Shining Future… un disque sincère, enlevé et serein.

Beats

L’alchimie des origines fonctionne à nouveau, dans ses sons articulés, ses beats cogneurs. « Pas de plugs-in, tout devait être physique, on allait utiliser l’ordinateur juste comme un enregistreur, aucun beat ne serait créé sur une machine », rapporte le chanteur. Rick Smith a apporté son synthé modulaire et Karl sa collection de guitares. « Avec Underworld, quand les gens pensent que c’est une guitare, c’est une machine et vice-versa. Cet album est très organique. » A s’y perdre.En plus, les titres des morceaux ne reflètent intentionnellement pas leurs contenus. Sauf le nom de l’album. Des mots prononcés par le père de Rick Smith avant de mourir. A son épouse Barbara, inquiète de se retrouver seule, il avait murmuré : « Barbara Barbara, nous avons devant nous un avenir radieux ». « Le père de Rick m’a toujours donné de bons conseils », ajoute Karl Hyde.

Berlin

Underworld célèbre par un concert dans la capitale allemande la sortie de Barbara Barbara, We Face a ShiningFuture. Le groupe continue de siroter le rock délétère et expérimental des années 1970, celui de Berlin. Karl Hyde l’avait découvert sur la radio BBC1 à l’écoute du DJ défricheur John Peel. « Faust, Can, Neu ! Et bien sûr Kraftwerk… Dans mon esprit, il y avait ce satellite en orbite autour de la Terre, qui s’appelait Berlin. » A la même époque, s’épanouit dans cette ville un homme sans qui Underworld n’aurait pas été le même…

Bowie

Avec Brian Eno, David Bowie y a conçu sa « trilogie berlinoise ». « Low est un album très important pour moi, insiste Karl Hyde. Ce type, le plus iconique de tous les temps, avait tout jeté, Ziggy et tout le reste, pour vivre dans un appart minable à Berlin. Il s’est réinventé, sa musique aussi, sur un album presque instrumental, où les chansons n’avaient pas de structure, où ce n’était pas grave s’il n’était pas au premier plan. » Karl Hyde en retient l’idée qu’un chanteur, même en pleine gloire, peut s’effacer derrière sa musique. Mettre son ego de côté. « Quand Rick a créé Underworld, il n’y avait pas vraiment d’espace pour un chanteur, je me suis demandé quelle serait ma place dans ce groupe, et j’ai pensé à Low. » Après avoir fait danser une génération, Underworld a réappris à marcher à deux pieds dans le même soulier.