EDITIONL’auteur de roman français type, c'est Sylvie, une Parisienne de 49 ans

Salon du livre: L’auteur de roman français type, c'est Sylvie, une Parisienne de 49 ans

EDITIONUne étude de Centre National du Livre permet de découvrir qui sont et comment vivent les auteurs français aujourd'hui…
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

Au Salon du livre de Paris, qui se tient du 17 au 20 mars 2016, il y aura des lecteurs, beaucoup, et aussi des auteurs. Le Centre National de Livre a publié une étude sur la situation économique et sociale des auteurs du livre affiliés à l’Agessa, organisme de protection sociale des écrivains.

En décortiquant les résultats de l’étude, on peut dresser le portrait de l’auteur « moyen ». Dans le portrait ci-dessous, les pourcentages entre parenthèses représentent ainsi le taux de réponse majoritaire aux différentes questions.

« Plus de 30.000 euros net » de revenu déclaré pour son foyer fiscal

L’auteur moyen est une auteure de 49 ans (54 % des répondants sont des femmes). Née en 1964 (l’étude porte sur l’année 2013), elle s’appelle donc sans doute Sylvie.

Sylvie vit à Paris (43,6 %), elle est l’heureuse propriétaire son appartement (66,7 %) où elle vit en couple, avec un enfant (44,3 %).

Sylvie a passé un bac A puis suivi des études pendant au moins trois ans (76,8 %).

L’an dernier, elle a déclaré pour son foyer fiscal, regroupant ses revenus et ceux de son ou sa concubin(e), « plus de 30.000 euros net ». C’est vague… En réalité, elle a sans doute (26 %) déclaré 51.000 euros pour son foyer. Son activité d’auteure constitue sa principale source de revenus (78,5 %) même si elle a deux petites activités secondaires (44,7 %). Elle vit de ses droits d’auteur depuis plus de 16 ans (49,1 %).

Sylvie se considère comme auteure à temps plein et dit consacrer 100 % de son temps de travail à la création (71,2 %). Bien sûr, elle travaille chez elle (91 %).

Sylvie n’a pas d’agent littéraire (94,2 %) mais travaille avec au moins deux éditeurs (98,3 %) avec lesquelles elle a de bonnes relations (60,2 %). Elle adhère à un syndicat d’auteurs (48,9 %).

Elle travaille seule chez elle

Pas sectaire, Sylvie écrit dans au moins deux domaines éditoriaux (57,5 %) : BD, romans, roman jeunesse… Et ces dernières années, elle a publié grosso modo autant de titres que par le passé (30,2 %).

Sereine quant à l’impact du numérique sur son travail et l’évolution de ses revenus (84,1 %), Sylvie estime que la révolution numérique ne changera en rien son boulot d’auteure.

Comme elle travaille seule chez elle, Sylvie participe volontiers et régulièrement (47,6 %) à des événements de type lecture publique, salons littéraires, ou dans les écoles… Activités pour lesquelles elle souhaiterait être systématiquement rémunérée ou défrayée (48,6 %).

Sylvie n’a jamais reçu de prix littéraire (89,5 %) ni de bourse dans l’année écoulée (93,6 %).

Spontanément, elle dit aimer son travail malgré des perspectives qu’elle juge sombres. Inquiète de la saturation du marché du livre, elle regrette de devoir travailler toujours plus pour de maigres revenus. Sylvie se classe parmi les précaires et trouve son travail difficile, mais passionnant. Elle s’y sent libre et a le sentiment d’assouvir une vocation. Pessimiste sur l’avenir, elle se demande si elle va devoir se reconvertir ou se diversifier. Mais dans le fond, elle est attachée à son statut d’auteure.