Plus de 2,5 millions de curieux ont suivi les premiers pas de Samuel Etienne dans Questions pour un champion, lundi. Le nouvel animateur, qui était attendu au tournant, a semble-t-il plutôt convaincu les téléspectateurs de France 3. Mais celui qui ne cesse de répéter que l’« on ne remplace pas Julien Lepers, on lui succède », ne peut échapper à la comparaison avec son prédécesseur…

• De la douceur avant toute chose…

Le ton de Samuel Etienne est calme et posé. Alors que Julien Lepers partait dans des envolées hystériques donnant des sueurs froides aux ingénieurs du son, le nouvel animateur met ses élans en sourdine. « Je ne suis pas un showman », avait prévenu Samuel Etienne dans On n’est pas couché, samedi. C’est reposant, même si ce volume sonore modéré a quelque chose de déstabilisant.

« @orlaine04 Excellent ! La promo dure longtemps ? C’est pour savoir si j’ai le temps pour amener le mien :) Bon dimanche ! — Samuel_Etienne (@Samuel_Etienne) 21 Février 2016 »

Une dose de sérénité en fin de journée, c’est toujours bon à prendre, mais gare à ce qu’elle n’endorme pas le zeste de tension nécessaire au suspense du jeu télé.

• Des progrès à faire du côté du rythme

Julien Lepers, musicien dans l’âme, modulait ses intonations et pouvait adopter un débit mitraillette lors de l’épreuve des « Quatre à la suite », où les questions doivent se succéder à un rythme infernal. Samuel Etienne, lui, opte pour un tempo plus lent. Il conserve son ton, marque de fabrique de sa carrière de journaliste, lorsqu’il enrobait les drames de l’actu dans sa voix pleine de douceur. Sa plus grande marge de progression réside dans la gestion de cette cadence.

• Une bienveillance assumée

« La star du jeu, ce sont les candidats. Avec leurs personnalités, leurs sensibilités, leurs passions, leurs anecdotes et même leur stress. Mon but est de les mettre en avant, de jouer avec eux », expliquait Samuel Etienne à 20 Minutes. Il a effectivement montré qu’il savait mettre à l’aise les participants, en accueillant les bonnes réponses avec un large sourire. De ce côté-là, il devance de loin son prédécesseur qui avait l’habitude de coller des petits coups de pression avec des formules du genre « Vous connaissez forcément la réponse à cette question ! » ou des « Oh, non ! », à la limite du mépris, désapprouvant les mauvaises réponses.

• Un sens de l’humour à déployer

Julien Lepers avait la blagounette et la taquinerie faciles. Pour sa première, Samuel Etienne a préféré la retenue. En demandant à une candidate de lui dire quelques mots en russe, il a joué les traducteurs pince-sans-rire « Ça, je connais : "Je joue très bien au football". » Cette unique goutte d’excentricité comique de la soirée a tout de même fait s’esclaffer le public. « J’aime beaucoup l’humour, même si mes blagues sont pourries, confiait-il à 20 Minutes. J’adore jouer avec les mots, une envie que je refrénais dans le cadre du JT. » De quoi espérer qu’une fois qu’il sera parfaitement à l’aise dans son nouveau costume, il sera le roi de la punchline. Pour le plaisir des téléspectateurs.

« Mes 1ers pas dans @qpuc… Merci pour les encouragements, et les critiques, également intéressantes pour progresser ! pic.twitter.com/ZxVN8mUPiv — Samuel_Etienne (@Samuel_Etienne) 22 Février 2016 »