«"On n'demande qu'à en rire" me manque », confie l'humoriste Arnaud Tsamere
INTERVIEW•Alors que France 4 diffuse ce lundi, à 20h55, le documentaire « On n’demande toujours qu’à en rire », Arnaud Tsamère explique ce que lui a apporté l’émission qui a déridé les après-midi de France 2 entre 2010 et 2014…Propos recueillis par Fabien Randanne
Entre 2010 et 2014, sur France 2, On n’demande qu’à en rire a vu passer près d’une quarantaine de jeunes humoristes. Tous devaient relever un défi : dérider le public et le jury en proposant des sketchs inédits sur des sujets imposés. Au fil des saisons, de nombreux talents ont émergé : Jérémy Ferrari, Vérino, Kev Adams, Nicole Ferroni, Kevin Razy…
Autant d’artistes qui, dans le documentaire On n’demande toujours qu’à en rire diffusé ce lundi, à 20h50, sur France 4, se remémorent les temps forts du programme et confient leurs anecdotes sur les coulisses du show. Arnaud Tsamere, qui compte parmi les tout premiers candidats d’On n’demande qu’à en rire, a accepté de raconter à 20 Minutes combien cette émission lancée par Laurent Ruquier a compté dans sa carrière…
A la fin de votre dernier one-man-show*, vous remerciez Laurent Ruquier. Estimez-vous lui devoir une part de votre succès actuel ?
Absolument. J’ai eu la chance de rencontrer le grand public grâce à On n’demande qu’à en rire, une émission courageuse. J’avais carte blanche, on pouvait me voir sur une grande chaîne, à une heure de grande écoute. Laurent Ruquier a eu foi en cette émission, il a apporté des modifications au concept pour qu’elle marche, ce qui n’était pas le cas au début. Il a cru en nous, les artistes. Pour tout ça, je lui suis reconnaissant à chaque fois que je joue dans une salle de mille personnes.
Diriez-vous qu’On n’demande qu’à en rire a été votre tremplin ?
J’avais déjà dix ans de carrière derrière moi. J’arrivais armé. Ce n’est pas cette émission qui m’a construit, mais elle m’a permis de faire fructifier ce que j’avais fait jusque là. J’avais pris mon élan, On n’demande qu’à en rire a été le tremplin qui m’a fait décoller.
Quel est votre meilleur souvenir de l’émission ?
Il y a le sketch avec Florence Foresti [sur le thème « changer son or en argent liquide »]. Il a bien marché et a fait très plaisir à Catherine Barma et Laurent Ruquier, qui étaient très contents de la voir. Il y a aussi celui dans lequel je fais parler des légumes et dont on me parle encore aujourd’hui. Et puis tous les sketchs collectifs avec les collègues…
Et le pire ?
Très certainement le sketch sur le sanglier comme animal de compagnie, qui n’a pas marché du tout. Ce devait être à mon septième ou huitième passage. J’étais dans mes petits souliers parce que les gens m’attendaient. Il n’y a pas eu un seul rire du début à la fin, c’était très dérangeant. J’ai déçu le jury et je me suis déçu.
On n’demande qu’à en rire impliquait une certaine prise de risques (trouver l’inspiration sur un thème imposé, être jugé à chaque prestation…). Vous en étiez conscient ?
Toutes les contraintes me plaisaient beaucoup. J’adore être challengé, donc la forme de l’émission m’excitait. Le fait d’être jugé, noté… Je ne sais pas si c’est lié à ma passion pour le sport, mais j’aimais ces contraintes qui me stimulaient beaucoup.
Pensez-vous qu’il y a une génération ou un esprit On n’demande qu’à en rire ?
Une génération, c’est sûr. Un esprit, je ne sais pas. Récemment, Kev Adams était invité chez Michel Drucker. Sur le fauteuil, il y avait aussi Olivier de Benoist et Ben [Arnaud Tsamère était aussi présent]… toute une brochette d’humoristes révélés chez Laurent Ruquier. Nicole Ferroni officie sur France Inter, on peut aussi citer Florent Peyre… Comme avec La Classe à l’époque [l’émission de France 3 qui, entre 1987 et 1994 a mis en avant Elie Kakou, Pierre Palmade, Michèle Laroque, Muriel Robin…], il y a une dizaine de têtes d’affiche qui ont fait une carrière après On n’demande qu’à en rire.
On n’demande qu’à en rire manque-t-elle à la télévision française ?
Je reçois beaucoup de messages du public qui aimerait revoir l’émission. Est-ce que, culturellement, elle manque à la télévision ? Je ne sais pas trop, je ne veux pas jouer les donneurs de leçons. Ce que je sais, c’est qu’elle manque au public et à ceux qui l’ont faite.
*Arnaud Tsamere est actuellement en tournée avec son seul en scène, Confidences sur pas mal de truc plus ou moins confidentiels.