Remaniement: Le calvaire de Fleur Pellerin prend fin
GOUVERNEMENT•Malgré de vraies décisions, Fleur Pellerin quitte le ministère de la Culture sur un bilan mitigé et surtout une image écornée par des déclarations maladroites...20 Minutes avec AFP
«J’aurai à cœur de travailler sur les défis qui se posent à notre modèle culturel… de moderniser l’exception culturelle française », déclarait Fleur Pellerin lors de son arrivée au ministère de la Culture et de la Communciation en août 2014. Un an et demi plus tard, elle quitte le gouvernement, remplacée par Audrey Azoulay, et laisse un bilan mitigé mais surtout une image écornée. En effet, elle n’aura pas réussi à modifier une réputation de technocrate héritée de son passage par le Commerce extérieur et l’Economie numérique, renforcée par des déclarations maladroites.
Des réalisations concrètes
Pourtant, la diplômée de Sciences Po, l’ENA et l’Essec aura stoppé l’hémorragie du budget de la Culture, avec même une hausse des crédits de son ministère, permis de faire revenir les tournages de films en France grâce au crédit d’impôt, obtenu un accord pour une juste répartition des revenus issus du numérique au sein de la filière musicale, sans oublier son grand projet relatif à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine, dont l’examen prévu jeudi au Sénat a été en conséquence interrompu.
Sur le dossier brûlant des intermittents du spectacle, réglé grâce à l’intervention directe du Premier ministre Manuel Valls, Fleur Pellerin a su négocier avec de nombreuses municipalités des « pactes » pour garantir les crédits à la culture sur trois ans. Elle a aussi lancé une réforme des aides à la presse et soutenu les survivants de Charlie Hebdo après l’attentat du 7 janvier.
Boulettes en série
Malheureusement, l’ex-ministre commettra aussi plusieurs erreurs d’image et d’amateurisme. Deux mois après son arrivée, elle se déclare incapable de citer le moindre livre du prix Nobel Patrick Modiano, expliquant « ne plus avoir le temps de lire » et créant immédiatemment la polémique. L’automne dernier, rebelote, dans un reportage diffusé sur Canal +, où elle se révèle incapable de dire ce que contiennent les rapports dans son bureau ou de nommer l’auteur du tableau sur le mur. Son sort est alors peut-être déjà scellé, et les rumeurs se multiplient sur son possible remplacement par Christiane Taubira. C’est finalement la conseillère culture de François Hollande, Audrey Azoulay, issue de la même promotion de l’ENA que Fleur Pellerin, qui lui succède.