Angoulême dans la peau d'un auteur de BD : Deuxième étape, l'organisation
BD•Lewis Trondheim coache, par dessins interposés, le journaliste de « 20 Minutes » qui concourt au « 24 heures de la BD » en préambule de la 43e édition du festival d’Angoulême…Olivier Mimran
Argh ! Il ne reste plus que huit jours avant le coup d’envoi des 24 heures de la BD ! Et plus le temps passe et plus je me dis, objectivement, que je me suis engagé dans un truc super casse-gueule.
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Comme j’aimerais ne pas trop me ridiculiser au terme de ce défi, je continue à anticiper les probables galères que je vais rencontrer.
Tiens, par exemple : une fois lancé le top départ des 24 heures, vaut-il mieux prendre le temps de préparer un story-board ou faut-il privilégier le free-style ? Lewis Trondheim, mon « coach » de circonstance, a participé à toutes les éditions des 24 heures de la BD (c’est même lui qui en a lancé la version française). Il aura sûrement de bons conseils à me dispenser…
Héhé… Pas si évident, ce petit jeu, parce que dans l'absolu, chacune de ces trois idées peut inspirer des histoires bien délirantes. Mais comme Lewis parle de son besoin d'un «rapport de personnages intéressant», j'opterais plutôt pour la dernière proposition. Il suffit d'ailleurs de la dessiner pour se rendre compte de son efficacité narrative et de l'infinité des directions possibles. Par exemple :
En tout cas, la position de Lewis -qui semble faire fi du stress en privilégiant l'aspect ludique de l'épreuve- me séduit évidemment davantage. D’un autre côté, préparer son récit permet certainement de gagner pas mal de temps par la suite…
Sauf que la nouveauté de l’édition 2016, c’est que les participants seront soumis non plus à une mais à trois contraintes ! Et comme celles-ci seront révélées toutes les six heures, elles chambouleront forcément ce qui aura été préalablement écrit.
Bon, ben… je pense que je vais choisir l’impro. Merci, coach Lewis !
Le témoignage de Gauvain Manhattan
Étudiant à l’EESI (École européenne supérieure de l’Image) d’Angoulême, Gauvain Manhattan - c’est un pseudo - a participé trois fois (en 2012, 2013 et 2015) aux 24 heures de la BD.
Le jeune artiste est de ceux qui ont besoin de structurer leur récit avant de passer à sa réalisation : « J’essaie à tout prix d’éviter l’improvisation, sans pour autant prévoir le découpage exact de chaque planche », confirme Gauvain. « En fait, je me place des balises. Par exemple : "page 8 > je dois en être là dans l’histoire" ou "page 13 > là, je fais juste un grand visuel". Ça permet de se repérer et de "doser" le travail restant ».
Avant d’ajouter en rigolant : « Enfin, ça ne marche pas toujours car j’ai dû, lors de deux éditions différentes, improviser une planche à la fin parce que le stress m’avait fait mal compter et qu’il en manquait ».
Le blog de Gauvain : gauvainmanhattan.blogspot.com