La fin d’un conte de fée. Ce jeudi, René Angélil, le mari et agent de la star planétaire Céline Dion, est décédé à l’âge de 73 ans des suites d’un cancer. Jusqu’à la fin de ses jours, ce Canadien d’origine libano-syrienne aura donné sa vie pour sa femme, aussi bien sur le plan sentimental que professionnel. Retour sur l’histoire d’amour d’un Pygmalion et d’une artiste à la voix d’or.

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Le coup de foudre musical

Quand René Angélil rencontre Céline Dion en 1981, il est alors sur le point de mettre un terme à sa carrière. Après de florissantes années en tant qu’imprésario au Québec, l’homme se retrouve dans le creux de la vague, lâché par sa star Ginette Reno, véritable célébrité. Mais une jeune femme va bouleverser son existence.

Céline Dion, René Angélil et Bernadette, la mère de la chanteuse en 1987 - Images Distribution/NEWSCOM/SIPA

René a 39 ans lorsqu’il croise pour la première fois le regard de Céline, alors âgée de 13 ans. Accompagnée de sa mère Thérèse, l’artiste en herbe est venue montrer de quoi elle est capable, après avoir envoyé une maquette de plusieurs titres, quelques mois auparavant. L’agent lui demande de chanter a cappella, le choc est immédiat. René Angélil tombe sous le charme de la voix si puissante de Céline Dion. Une star est née et l’homme compte bien l’accompagner jusqu’au firmament.

Les débuts de la gloire et de la passion

Pour lui, Céline Dion va se donner corps et âme et se laisser façonner par ce Pygmalion. Métamorphose physique (le nez, les dents et le look notamment), entraînement de la voix drastique et quotidien, travail sur l’attitude scénique et l’art d’assurer un show, cours d’anglais… René ne ménage pas son poulain. Il faut dire qu’il a mis la barre haute, « je vous garantis que dans cinq ans votre fille sera une vedette importante au Québec et en France », a-t-il promis à Bernadette, comme le rapporte Le Point.

Et le pari va payer. Au printemps 1988, candidate pour la Suisse, elle remporte avec brio le concours de l’Eurovision, avec le titre Ne partez pas sans moi. Le début d’une carrière internationale.

Si ce jour a bouleversé sa carrière, il a aussi fait chavirer son cœur. Secrètement amoureuse de son Pygmalion, Céline Dion doit pourtant renoncer à une idylle qui lui est interdite par sa mère, et par René lui-même, la jugeant trop jeune. Mais le soir de sa victoire de l’Eurovision, la jeune femme de 20 ans tente sa chance. A l’hôtel, la chanteuse se montre entreprenante. René la repousse et quitte sa chambre. Quelques minutes plus tard, l’agent appelle sa protégée du hall de l’établissement. « Si tu veux vraiment, c’est moi qui serai le premier, lui annonce-t-il. « Tu seras le premier… et le seul », lui répond-elle.

Succès, paternité et cancer

René et Céline se marient six ans plus tard, en 1994, lors d’une cérémonie digne d’une princesse, à la cathédrale Notre-Dame de Montréal. A cette période, tout leur sourit. La chanteuse fait un carton à l’international et grâce à son album en anglais -ardemment négocié par René avec Sony-, et le tube Where Does My Heart Beat Now, elle conquiert l’Amérique. L’artiste va enchaîner les tubes, dont My heart will go on, bande originale du film Titanic en 1999, l’un des titres les plus vendus de l’histoire. Céline n’appréciait pas cette chanson, René a tout de même insisté auprès d’elle, un choix judicieux.

En 1999, René apprend qu’il souffre d’un cancer de la gorge. Il suit alors un lourd traitement qui risque de le rendre stérile. Céline Dion lui demande alors de déposer sa semence dans un établissement spécialisé. En 2001 naît René-Charles, en 2010 les jumeaux Eddy et Nelson. En 2011, la star dépose durablement ses bagages à Las Vegas pour des shows au Caesar Palace. Cette opportunité lui apporte une stabilité et du temps pour pouvoir s’occuper de ses enfants et voir son mari.

Céline Dion à Las Vegas le 2 décembre 2015 - Eric Jamison/AP/SIPA

En 2013, René Angélil fait une rechute. Il doit alors subir une lourde opération pour retirer la tumeur. Mais l’agent ne gagne pas le combat. Il est décédé ce jeudi 14 janvier 2016. Avant de mourir, il ne cessait de répéter à sa femme que « tout doit continuer ».