La France, terre de musées improbables
IDEE WEEK-END•Les plus étranges, cocasses et curieux musées de France...Benjamin Chapon
Le musée de la Gendarmerie nationale vient d’ouvrir ses portes, à Melun. Oui, le musée de la gendarmerie. Etrangement, à 20 Minutes, personne n’était trop partant pour aller passer une demi-journée d’un automne pluvieux pour aller découvrir ce que nous réservait ce nouveau musée (qui, aux dernières nouvelles, est pourtant passionnant).
Il rejoint la longue liste des musées de France, label décerné à plus de 1200 établissements. Parmi eux, certains n’ont pas la renommée du Louvre ou d’Orsay.
Il y a les innombrables (tout du moins les « pénibles à dénombrer ») musées municipaux ou musée archéologiques et lapidaires. Il y aussi beaucoup de petits musées des beaux-arts qui dépendent de collectivités territoriales, des musées en lien avec une gloire locale (artiste, écrivain, scientifique…) qui a fait don de ces collections à la commune. Et enfin, il y a les inclassables, les bizarres, les cocasses…
A boire et à manger
France oblige, de nombreux musées ont un argument lié à une spécialité gastronomique, le musée du blé et du pain à Verdun-sur-le-Doubs (Saône-et-Loire), le musée du sel à Marsal (Moselle), le musée de la bière à Stenay (Meuse) ou encore le musée de la mytiliculture à Esnandes (Charente-Maritime). Ce dernier propose une visite virtuelle sur Google Maps.
Comme tout le monde n’a pas d’élevage de moules sur son territoire, plusieurs musées de France sont dédiés à un savoir-faire artisanal ou industriel. Pendant que ça tricote au musée des manufactures de dentelles à Retournac (Haute-Loire), on se contente d’expliquer les méthodes de l’impression sur étoffes à Mulhouse (Haut-Rhin). Il ne faut pas confondre le musée du fer de Reichshoffen (Bas-Rhin) avec celui de la sidérurgie à Buffon (Côte d’Or), et encore moins avec le musée de la ferblanterie de Saint-Arcons-d’Allier (Haute-Loire) ou son homonyme à La-Tour-Blanche (Dordogne).
Des régions pas avares en écomusées
Pour faire plus chic que « musée des traditions populaires », les écomusées poussent comme des Starbucks un peu partout, dont deux en Saône-et-Loire, celui de la communauté Le Creusot-Monceau-les-Mines et de la Bresse bourguignonne à Pierre-de-Bresse. Au grand concours du musée au nom le plus pittoresque, le musée bigourdan du vieux moulin à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) talonne le musée rural de la Sologne Bourbonnaise Lequel a l’avantage d’être idéalement situé sur la place centrale de Beaulon (Allier), à côté de la Poste. Et en plus il y a toujours de la place pour se garer
Certains musées ont des noms bien mystérieux. Que peuvent bien recéler les vitrines du musée du Septennat à Château-Chinon (Nièvre) ou du musée de la Diana à Montbrison (Loire) ? On n’ose imaginer la teneur des collections du musée du papier peint à Rixheim (Haut-Rhin). Le musée Rambolitrain, musée du train miniature, a au moins le mérite de nous renseigner sur le gentilé de Rambouillet (Yvelines), Rambolitain.
Poêles et charroi en vitrines
Parmi les musées dont l’intitulé provoque (à tort ou à raison) des bâillements préventifs, il y a le conservatoire du machinisme et des pratiques agricoles à Chartres-Mainvilliers (Eure-et-Loir) ou le musée des travaux publics à Courbevoie (Hauts-de-Seine). En revanche, on meurt d’envie de découvrir le musée du charroi rural à Salmiech-Cassagnes (Aveyron) ou celui de la poêlerie à Villedieu-les-Poêles (Manche). Et que dire du musée municipal des fours banaux de Vierzon (Cher) ?
On a gardé le meilleur pour la fin. Saint-Hilaire-de-Riez (Vendée) abrite le musée La Bourrine du Bois-Juquaud, « ensemble authentique et attachant de constructions en terre, couvertes en roseaux, qui témoignent de la vie précaire du maraîchin dans la Marais Breton Vendéen au début du siècle dernier. »