TESTOn a troqué le canard 20 Minutes sur le Tinder des objets

On a troqué le canard 20 Minutes sur le Tinder des objets

TESTAlors, ça matche? Swouitch permet de troquer avec des inconnus à la manière de la plateforme de rencontres...
Nicolas Raffin

Nicolas Raffin

Peut-on échanger n’importe quel objet ? C’est la question qu’on s’est posé en téléchargeant Swouitch, une application qu’on pourrait décrire comme le «Tinder du troc ». A la place de faire défiler des photos de beaux gosses ou de jolies filles, Swouitch permet de parcourir des dizaines d’objets proposés à l’échange et de les « liker ». Bien sûr, l’échange ne peut avoir lieu que si deux propriétaires d’objets « likent » l’objet de l’autre, dans ce cas c'est un « match ».

Pour notre test, nous avions besoin d’un bel objet, qu’on ne pourrait trouver nulle part ailleurs. C’est tout naturellement que le petit canard bleu de 20 Minutes a été choisi. Après l’avoir photographié dans son environnement naturel, à savoir l’open space de la rédaction, nous avons téléchargé les photos sur Swouitch et rempli une courte description.

La roulette des objets

L’application demande de donner un prix à notre canard, afin de proposer des objets de valeur proche pour l’échange. Ensuite, on sélectionne une zone de recherche, qui peut aller de quelques centaines de mètres autour de nous jusqu’à…l’infini. Puis la quête commence.

Les objets défilent un à un sur notre écran, comme dans une caverne d’Ali Baba virtuelle. On tombe d’abord sur du classique: briquets, livres, plats de cuisines. Et puis quelques objets plus insolites apparaissent, comme une flute thaïlandaise ou un chausson « déjà utilisé » comme le précise son annonce. Le tout donne l’impression de se balader dans une brocante, entre articles intéressants et gadgets inutiles.

Aller plus loin

Au bout d’une soixantaine d’objets, la recherche s’interrompt d’un coup. L’application nous demande « d’étendre notre zone de recherche ». Swouitch étant relativement jeune, le nombre d’utilisateurs est encore faible. Son fondateur, David Chavanis, joue la carte de la franchise : « On n’a pas constitué de stock d’objets factices, des faux profils. On voulait une base saine. »

On poursuit donc l’expérience en consultant des objets qui se trouvent à 500 voire 600km de nous…pas très pratique si jamais on veut les troquer rapidement. D’ailleurs, personne ne semble séduit par notre petit canard, et au bout de quelques jours, on commence à désespérer de pouvoir l’échanger, malgré quelques « match ».

La rencontre

Une semaine après notre inscription, miracle! Un « swouitcheur » a craqué pour notre palmipède. Il s’appelle Benjamin, et en échange, il nous propose…un réglisse. Un peu décevant, mais l’envie de troquer l’emporte malgré tout.

On lui donne rendez-vous dans un café, et on en profite pour lui demander ce qu’il pense du principe de l’application. « Je ne l’utilise que depuis une semaine, explique-t-il. J'ai commencé avec une lampe, mais personne n'a matché. Je trouve le concept sympa, même si je n’ai pas l’habitude de faire du troc. Ça permet de désacraliser le rapport qu’on a avec l’argent. » On repart avec le réglisse en poche et la satisfaction d’avoir passé un moment sympa.

Le canard est prêt à être troqué contre le réglisse. - N.RAFFIN/ 20 Minutes

Au final, le principe «Tinder » de l’application dépoussière la vision que l’on peut avoir du troc, même si comme toute nouvelle plateforme, elle ne deviendra vraiment intéressante qu’une fois qu’un nombre conséquent d’utilisateurs auront été séduits. Notre canard, quant à lui, vogue vers de nouveaux horizons.