Paris Games Week: «WiLD», l'excitante balade au naturel de Michel Ancel
JEU VIDEO•Mardi soir, à la Paris Games Week, le Français Michel Ancel a offert un avant-goût de sa future création, une plongée dans la nature en des temps préhistoriques...Joel Metreau
Après la conférence de Sony mardi soir (dont le live est à lire en cliquant ici), différents jeux étaient présentés à la presse, lors de sessions en groupe. Le studio Naughy Dog montrait le mode multijoueur de Uncharted 4 qui laisse l’impression d’être relativement dynamique et amusant. De son côté Media Molecule tentait de faire comprendre le concept de Dreams : un jeu purement tourné vers la création, qui laissera insensible les amateurs d’adrénaline et d'expériences narratives.
Par le créateur de Rayman et des Lapins Crétins
WiLD, en cours de développement par les Français de Wild Sheep Studio, mérite l'attention. Wild Sheep Studio, c'est un studio indépendant dont Michel Ancel, père de Rayman et des Lapins Crétins, est à la tête. Il garde toutefois une casquette de directeur créatif chez Ubisoft Montpellier.
S’incarner dans des animaux
WiLD, qui sortira en exclusivité sur PlayStation 4 à une date encore indéterminée, place le joueur dans la peau d’un homme des temps anciens, plutôt paléolithique ou néolithique. L’un des aspects les plus émouvants, c’est qu’on s’incarne dans des animaux : lapin, ours, grenouille, poisson ou même marcassin (très très mignon). Mais attention en incarnant un petit animal ! S’il ne présente pas de menace pour les autres, il fait aussi un bon repas pour les prédateurs. La dure loi de la chaîne alimentaire.
Quand on commence le jeu, c’est sous la forme d’un enfant. « On est vulnérable, on doit comprendre le monde autour de nous, et on peut domestiquer de petits animaux », précise Michel Ancel. WiLD intègre ainsi un aspect jeu de rôles, qui permettra de se renforcer dans les capacités d’un animal ou d’en combiner plusieurs. Ces connaissances sont au fur et à mesure tatouées sur le corps du personnage.
WiLD de Wild Sheep Studio. - Wild Sheep Studio
De l’animal au végétal
Les arbres aussi jouent un rôle. Ceux avec des flammes servent d’abris dont la construction augmente le territoire du joueur. Ils servent aussi de lieu pour ressusciter en cas de décès et de liaison entre les autres abris. « Le jeu n’est pas linéaire, des joueurs veulent passer beaucoup de temps dans un lieu, d’autres préfèrent partir à l’exploration. Les deux stratégies présentent autant d’intérêt », note Michel Ancel.
WiLD de Wild Sheep Studio. - Wild Sheep Studio
A jouer seul ou à plusieurs
On peut rencontrer d’autres joueurs dans le monde de WiLD, mais il ne s’agit pas d’un jeu massivement multi-joueur en ligne pour autant. Si on décide d’ouvrir son monde, les joueurs peuvent se glisser dedans, soit pour nous aider (cool !), soit pour nous mettre des bâtons dans les roues (erf !). Et ils peuvent prendre des formes aussi innocentes que celle d’un lapin. « Toutes les créatures peuvent être dangereuses, car un joueur peut vous approcher sous la forme d’une grenouille pour s’incarner dans un animal plus dangereux, raconte Michel Ancel. D’ailleurs, certains joueurs essaient de reproduire les mouvements de l’intelligence artificielle pour éviter d’être détecté. »
Des autels parsemés çà et là ont pour fonction d’invoquer des divinités. « Elles représentent les forces de la nature, ne sont ni mauvaises, ni bonnes, mais imprédictibles », explique Michel Ancel. Une divinité peut même nous demander de passer trois jours dans la peau d’un serpent, à la merci des aigles. Histoire de lui prouver qu’on a la connaissance du reptile. Chaque animal possède ainsi sa propre divinité.
La divinité du serpent dans WiLD de Wild Sheep Studio. - Wild Sheep Studio
« On voulait mettre en valeur le bouton Share »
Pour l’instant, les limites « physiques » du monde de WiLD n’ont pas encore été fixées. Mais Michel Ancel le souhaite le plus étendu possible : « Ce qu’on souhaite, c’est qu’après une heure de jeu, chaque joueur puisse raconter une histoire différente. » Au début de Wild, chaque joueur commencera à un point différent : montagnes, marécages, forêts… « Quand on a rencontré Sony pour la première fois avec ce projet, on leur a dit qu’on voulait mettre en valeur le bouton Share (partager) de la manette de la PlayStation. Mais à quoi bon partager les vidéos des mêmes cinématiques et boss ? »
Un artwork pour WiLD de Wild Sheep Studio. - Wild Sheep Studio
Mais alors, quel objectif ?
Le but ? A chacun de choisir : « Etre le meilleur chaman au monde, posséder tous les animaux… Les joueurs doivent pouvoir choisir leur objectif. Les joueurs peuvent évaluer eux-mêmes ce qu’ils veulent faire, des petits ou des grands défis, à leur rythme. Le cœur du concept de WiLD, c’est : "Ecoutez ! Tentez de comprendre le monde !" » Un message à caractère écologique ? Ce qui est certain c’est que Wild Sheep Studio n’a pas fini d’essayer de comprendre les bêtes. Pour retranscrire leurs comportements, les développeurs enchaînent les documentaires animaliers.