VIDEO. Le musée de l’armée fend l’armure
HEAUME•L’exposition « Chevaliers et bombardes » montre comment l’armement a évolué entre les batailles d’Azincourt et de Marignan…
Benjamin Chapon
Le musée de l’armée, aux Invalides, à Paris, consacre une exposition à l’évolution de techniques de guerre entre 1415 et 1515. 2015 est en effet un double anniversaire. On « fête » les 600 ans de la bataille d’Azincourt et les 500 ans de celle de Marignan. Si la seconde, bien connue, est la grande victoire de François Ier, la première reste comme l’une des plus grosses dérouillées reçue par l’armée française au cours de la guerre de cent ans contre l’Angleterre.
« Après cette défaite, tout a changé, explique Antoine Leduc, concepteur de l’exposition. La France se dote alors de la première armée de métier, parce que les nobles qui composaient la chevalerie française ont été décimés à Azincourt. Puis arrivent des progrès techniques remarquables dans l’artillerie et les armures qui donneront un avantage décisif aux troupes françaises pour le siècle à venir. »
Mortelle, l’armure !
Très ludique et spectaculaire, l’exposition présente de nombreuses armures et canons, mais surtout de splendides bombardes, chargées d’expédier d’énormes boulets sur les forteresses adverses. Malgré son sujet, comment tuer le plus de gens possible, l’exposition est adapté aux enfants.
« Comme ces techniques semblent loin de nous, on oublie les horreurs de la guerre de cette époque, remarque machin bidule. Mais c’était bel et bien la guerre. A Marignan, il y a eu 12.000 morts dont 10.000 suisses, soit 1 % de la population de l’époque. C’est colossal. » L’historien vante ainsi les vertus de l’armure. « Contrairement à ce qu’on peut croire, une armure n’est pas lourde, elle n’entrave pas les mouvements, et elle sauve des vies. »
Une vidéo montre, en temps réel, un chevalier revêtir son armure en moins de cinq minutes alors que des tablettes tactiles invitent les apprentis écuyers à habiller un combattant. « On a choisi de développer la médiation ludique autour de l’armure plutôt qu’autour de l’artillerie et des dégâts qu’elle causait. »