Récipiendaire du Grand Prix Sacem de la chanson française, Alain Chamfort se voit un peu plus élever une statue du commandeur. Particulièrement fier de ce prix « qui reconnaît davantage que des critères chiffrables », explique-t-il à 20 Minutes, le chanteur est un habitué des honneurs mais persiste malgré tout à rester un artiste de son temps.

Après avoir traversé quatre décennies et des dizaines de modes, Alain Chamfort incarne toujours une certaine idée de la chanson française élégante et de qualité. Retour en quatre points sur un parcours (presque) sans faute.

Il est increvable (mais pas botoxé)

Alain Chamfort a la recette pour ne pas faire son âge sans cacher ses rides pour autant. A 66 ans, il n’a jamais été surpris au moindre accès de nostalgie. Lui qui a débuté dans les années 1960, été dans l’écurie Claude François puis interprète pour Serge Gainsbourg, a connu les plus glorieuses heures de la chanson française. Auteur et interprète de dizaines de tubes, il a été l’une des victimes expiatoires de la crise du disque des années 2000. Viré sans trop de ménagement des majors, il n’a jamais versé dans l’aigreur et a su trouver les ressources pour continuer, bon an mal an, à sortir ses disques.

Il est stylé (mais pas dandy)

C’est un détail pour beaucoup de monde mais pour lui, ça compte. Alain Chamfort a traversé le pire des années 1970, 1980 et 1990 sans la moindre faute de goût vestimentaire. Elégant oui, mais dandy non. Le chanteur déteste ce cliché qui lui colle à la peau et trouve le terme péjoratif.

Il est caméléon (mais pas infidèle)

Pour lui, une carrière idéale, c’est « évoluer artistiquement en conservant le soutien du public et de la profession sur la durée », explique-t-il, tout simplement, à 20 Minutes. Alain Chamfort revendique sa liberté de création et semble à l’aise aussi bien face aux médias branchés que dans les shows télés comme The Voice récemment. Il a ainsi travaillé avec des personnalités variées de la chanson, de Lio à Bertrand Burgalat, de Dick Rivers à Véronique Sanson. Pour autant, Alain Chamfort est toujours resté fidèle à un genre musical, la chanson pop francophone, et un auteur privilégié, Jacques Duvall.

Il est toujours là

Un nouvel album, nommé Alain Chamfort, très réussi, deux concerts à venir au Palace, à Paris, en novembre, et ce Grand Prix Sacem donc. Alain Chamfort, sans être au top de la hype, est toujours là. Un exploit si l’on avise son absence d’opportunisme et de langue de bois. Alain Chamfort n’a jamais cherché à se faire passer pour un artiste branché. S’il devait donner un conseil aux jeunes musiciens, Alain Chamfort les inciterait à « faire confiance à la gestion collective de la Sacem, la défendre… Mais aussi comprendre et s’adapter au nouveau monde numérique. »