«Je pensais que le festival était réservé aux chanteurs francophones»

«Je pensais que le festival était réservé aux chanteurs francophones»

FRANCOFOLIES- Nosfell chante en koklobetz, langue connue de lui seul...
A La Rochelle, Benjamin Chapon

A La Rochelle, Benjamin Chapon

Rencontre avec deux artistes atypiques, Nosfell et Florent Marchet.

Par leur audace musicale, leur parcours ou leur appréhension du métier de chanteur, ils font figures d’ovni de la chanson française. L’un est un chouchou du festival, qui le soutient depuis ses débuts. L’autre est programmé pour la première fois. Florent Marchet et Nosfell jouaient hier aux Francofolies. Retrouvez le portrait de Florent Marchet ici.


Nosfell

Jeune homme séduisant et timide, Nosfell chante dans une langue connue de lui seul, le koklobetz.

«Cette langue que j’ai créée, ce n’est pas juste quelque chose de rigolo, ça fait partie de moi. Mon langage n’est pas lié à ma musique mais à ma vie. Mes chansons ne sont qu’un vecteur pour exprimer ce langage.»


Ses concerts sont des performances inclassables, des plongées dans un univers sonore inédit que le public des Francofolies a pénétré samedi soir avec enthousiasme. «J’aimerais bien rencontrer le programmateur des Francos pour qu’il m’explique comment il a pensé à moi… Je ne me sens pas étranger ici, je pensais juste que le festival était réservé aux chanteurs francophones.»


Heureux d’être là, Nosfell essaye de prendre sa date rochelaise comme un concert ordinaire. «Quand j’ai fait l’Olympia, on m’a dit que c’était un véritable tournant. Finalement, mon univers n’a pas été radicalement bouleversé depuis. Avec Pierre (violoncelliste), on vient de faire plus de 80 concerts qui ont nourri notre pratique artistique. Il y a eu de très bons moments, comme ce concert en Islande dans un hangar à poissons, avec les Blonde Redhead. Mais globalement, nous évoluons sur la continuité.»


Homme de scène, Nosfell veut prendre son temps pour écrire son troisième album. «On rencontre mieux le public en concert qu’avec le disque qui ne se vend pas très bien. En même temps, écouter de la musique chez soi est une pratique qui n’a que 50 ans, alors que le concert public est un fait ancestral.»

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