VIDEO. Nuit Blanche : L'édition 2015 regarde vers le Nord et le réchauffement climatique
ART CONTEMPORAIN•Le 3 octobre prochain, l’itinéraire de la Nuit Blanche va traverser le Nord de Paris, d'est en ouest...Joel Metreau
Le visuel de la Nuit Blanche 2015 représente un déluge d’eau. Trois interprétations sont possibles : 1) il va pleuvoir des cordes à Paris dans la nuit du 3 au 4 octobre prochain. 2) C’est un coup de promo pour l’œuvre Bit. Fall de Julius Popp, des messages formés dans des gouttes - qui sera montée rue de l’Aqueduc (10e) à Paris. 3) La troisième option a été suggérée par José-Manuel Gonçalvès, directeur artistique de l’événement, ce lundi, lors d’une conférence de presse : « Cette année, nous avons une thématique, ce qui est rare, c’est la question du climat. »
270 blocs de glace sur le parvis de l’hôtel de ville
Comme par hasard, se tient à la fin de l’année à Paris un grand raout de chefs d’Etat chargés de mettre fin au réchauffement climatique, la COP 21. D’ici là, « les Parisiens, les amoureux de l’art contemporain et les amateurs de balade nocturne » sont invités par la maire de Paris Anne Hidalgo à découvrir les œuvres le long d’un parcours qui sillonnera le Nord de Paris (10e, 17e, 18e, 19e) jusqu’à Aubervilliers (93). Le « point de ralliement », lui, se situe face à l’hôtel de ville. Sur le parvis, 270 blocs de glace de couleurs déposés par l’artiste chinois Zhenchen Liu vont fondre pour composer un tableau abstrait. Ecologie oblige, « ces blocs sont teintés par du pigment végétal », précise José-Manuel Gonçalvès.
Spider Projection V2, de Friedrich van Schoor et Tarek Mawad. - Tarek-Mawad
Immersion sonore au Parc Monceau
Les itinéraires dans le Nord s’emparent aussi du thème environnemental. Au Parc Monceau (17e), les visiteurs seront plongés grâce à Eric Samakh « dans une immersion sonore très forte dans le noir et à l’échelle du lieu », pointe José-Manuel Gonçalvès. Du son, mais aussi des lumières, puisqu’au parc Martin Luther King (17e), Daan Roosegarde va déployer son installation Waterlicht, « un paysage de rêve sur la puissance et la poésie de l’eau », selon l’artiste. Soit des vagues bleutées émises par des lumières LED. Dans ce même parc, des araignées géantes vont investir le bâtiment du belvédère et tenter de s’en échapper…
Sur le parvis de la Gare du Nord, c’est un bâtiment entier qui va fondre sous le souffle créatif de l’Argentin Leandro Erlich, spécialiste des effets en trompe-l’oeil, tandis que le 104 accueillera des œuvres de Berlinde de Bruyckere et d’Anish Kapoor, dont le Dirty Corner a été vandalisé une nouvelle fois à Versailles la semaine dernière.
« La Nuit Blanche permet d’investir de nouveaux quartiers parisiens », précise Bruno Juillard, premier adjoint à la Mairie de Paris. Du moins de les mettre en lumière. D’habitude fermées au public, des portions de la Petite Ceinture, l’ancienne voie de chemin de fer, seront accessibles, mais uniquement aux « personnes portant des chaussures fermées et à semelles épaisses type basket ». Un dress code impératif pour admirer l’étonnant Parsec de Joris Strijbos & Daan Johan, une installation composée de bras mécaniques et de leds tournoyants. Il s’agit d’un des 26 projets proposés officiellement dans le cadre IN… Mais le long du parcours, mairies, musées, associations, institutions et particuliers en présenteront… 106. De quoi réchauffer l’atmosphère contemplative de cette nuit à dormir debout.