La mort dans les romans: Dans les airs, un dernier souffle
SERIE D'ETE (3/5)•A travers des polars et des romans de science-fiction parus cette année, en grand format ou en poche, « 20 Minutes » passe en revue les manières de passer de vie à trépas…J.M.
A bord des avions, la voix du commandement de bord peut avoir des accents mortifères. Dans un roman, la Faucheuse a l’aspect d’un explosif, dans l’autre celui d’un insecte.
Boum
Un avion décolle de l’aéroport de Los Angeles. A bord du vol 4.136 à destination de New York, 129 passagers et membres d’équipage. Au-dessus des Montagnes Rocheuses, un bruit assourdissant. Une bombe vient d’exploser. « La queue de l’avion avait disparu, faisant place à un vide béant, ouvert sur un ciel immuablement bleu. Des flammes folles étirées en longues banderoles constituaient une couronne de feu autour de ce qui restait du fuselage. Des passagers qui n’avaient pas cru bon de maintenir leur ceinture attachée étaient inexorablement arrachés à leur siège et emportés vers cette couronne infernale, en compagnie d’une tornade d’objets aspirés hors des compartiments à bagages. »
Après le crash, les corps de trois personnes demeurent introuvables. Que sont-elles devenues ? Parallèlement, un écrivain est sauvé d’un cyclone grâce à un halo protecteur qui englobe le navire sur lequel il est monté. Avec Le secret interdit, l’écrivain Bernard Simonay a réalisé un thriller rocambolesque, mêlant aventure, ésotérisme et fantastique, où l’on se promène entre l’Egypte antique et l’Atlantide.
Le Secret interdit, de Bernard Simonay (Folio SF, 9 euros)
Bzzzzzzz
Un vol New-York-Amsterdam. Dans la section économique de l’avion, un homme se dirige vers la classe affaires, avec un Tupperware dans un sachet en plastique. Il l’en extirpe et dévisse le couvercle. La boîte « ne contenait ni circuit électronique, ni horloge, ni explosifs, ni produits chimiques, ni gaz toxique, ni bactérie ou virus rare, ni substances radioactives. Rien qu’un terroriste ait déjà utilisé. (…) Et pourtant, cette boîte était plus mortelle que n’importe quelle bombe. » Son contenu « pouvait tuer plus de gens que la bombe atomique d’Hiroshima. »
Quelques heures plus tard, à Amsterdam, un responsable des fusions et acquisitions pour une multinationale pharmaceutique meurt noyé dans un canal après avoir été pris d’un malaise. Et encore plus tard, les participants à un congrès de lutte contre la malaria sont atteints par une étrange épidémie. Premier roman du journaliste Nick Louth, ce thriller met au jour les pratiques parfois peu éthiques de l’industrie pharmaceutique, comme l’avait fait John le Carré avec La Constance du jardinier.
Morsure, de Nick Louth (Michel Lafon, 20,50 euros)