Bernard Foccroulle, le directeur du Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), a fait modifier la mise en scène de L'Enlèvement au sérail, qui faisait explicitement référence à l'organisation de l'Etat islamique.

L'Autrichien Martin Kušej a choisi de transposer le singspiel de Mozart, qui raconte la tentative d'un jeune homme pour délivrer sa promise retenue prisonnière, dans un camp de djihadistes, avec ses hommes armés de kalachnikov. Et si l'adaptation reste «grandiose» aux dires des critiques avertis, deux scènes ont été surpprimées par l'organisation du festival après que cette dernière a assisté aux répétitions.

« Ce n'est pas de la censure, c'est de la maturité »

«Deux images nous paraissaient intolérables: une décapitation et un drapeau de Daesh. Je ne pense pas que l'on puisse aujourd'hui utiliser l'opéra de Mozart pour un message qui est exactement l'inverse de ce que Mozart a voulu dire, c'est-à-dire que même dans la civilisation opposée, il y a en fait la même humanité partagée», a précisé Bernard Foccroulle au micro d'Europe 1.

De son côté, France Musique ajoute qu'une scène où des têtes de prisonniers décapités étaient montrées dans des sacs en plastique a été supprimée. «La question de l'image est devenue extrêmement sensible, nous n'avons pas voulu que des images piochées dans la production se retrouvent sur Internet hors contexte. Ce n'est pas de la censure, c'est de la maturité », a expliqué le directeur, lors de la présentation de l'édition 2015 du festival lyrique qui se déroule jusqu'au 21 juillet.