Effeuillage: L’Artishow, le transformisme généreux
Cabaret boylesque 3/4•Le cabaret burlesque n’est plus juste une affaire de femmes grâce au « boylesque », cette nouvelle vague de shows masculins sensuels, comiques et débridés. Au cabaret l’Artishow, tous les éléments sont là, assemblés à leur façon...Marie Tissier
L’été sera chaud, l’été sera show ! A Paris, au cœur du 11e arrondissement, depuis treize ans, un cabaret monté par un petit groupe d’amis travaille en permanence à renouveler ses numéros, afin de séduire au mieux un public très hétéroclite. Les fards se posent différemment, la lumière explose ailleurs, la chorégraphie inspire autrement : à l’Artishow, on est sans cesse en mouvement.
Des mises à jour régulières
«Viva, notre show actuel, a été créé en novembre dernier mais évolue régulièrement grâce à l’ajout et au remplacement régulier de numéros au cours de l’année. La nouvelle revue est prévue pour novembre prochain», détaillent Xavier, le metteur en scène et Pascal (alias Framboise), le directeur de l’établissement. Et cet été, des soirées spéciales sont programmées, comme un spectacle «spécial Mylène Farmer» le 31 juillet ou encore une soirée « plage » le 15 août.
Les éléments du cabaret burlesque dispatchés
Ici donc, les hommes campent des femmes (quand ils ne se mettent pas dans la peau d’un des Village People). Avec humilité, tendresse et émotion, ils offrent un spectacle d’une grande générosité dans lequel les éléments du cabaret burlesque sont dispatchés : humour, numéros, meneur de revue charismatique (avec l’impressionnante Framboise en figure centrale), plumes et paillettes…
Si l’effeuillage n’est pas total, de nombreux personnages se débarrassent volontiers de leurs premières couches de costumes et les sensuels danseurs qui accompagnent le show n’ont pas vraiment sur le dos de quoi affronter un hiver cinglant. Le cabaret burlesque affiche une femme décomplexée et heureuse de s’exhiber, tout comme ici, version transformiste.
Un humour travaillé
Côté humour, un travail de fond est nécessaire pour que la magie opère, comme le précisent Xavier et Pascal : «L’exercice du burlesque dans un spectacle transformiste doit être, paradoxalement, traité et envisagé avec la plus grande des rigueurs. Il ne faut ni tomber dans le comique troupier ni dans le comique vulgaire de facilité.» Et doit même faire face à l’actualité : «En ce moment, Céline Dion (un des numéros très comiques du spectacle. NDLR) passe une période compliquée avec son mari malade, nous avons donc décidé de suspendre un temps ses apparitions», explique l’artiste Galipette qui incarne sur scène la chanteuse canadienne.
Ainsi, durant le show, se côtoient, le comique de situation et de répétition lors par exemple d’une drôlissime battle entre Mireille Mathieu et Nana Mouskouri ou le comique de caricature lorsque l’impressionnante Framboise se grime en petite bavaroise (photo). Le rire naît aussi du texte de certaines chansons, comme «La Foufoune» ou «La Parisienne», aidé par les mimiques incroyables de leurs interprètes d’un soir.
Qu’ils se rient donc d’Annie Cordy, de Mireille Mathieu, de Nana Mouskouri, d’Amy Whinehouse, des Spice Girls ou même de Rica Zaraï…, les artistes de l’Artishow sont à l’évidence — et contre toute attente — des hommes… qui aiment les femmes.