Kendrick Lamar au sujet de Taylor Swift: «On aime l'univers musical de l'un et l'autre»
MUSIQUE•Le rappeur de 27 ans est venu à Paris parler de son deuxième album « To Pimp A Butterfly », véritable phénomène aux Etats-Unis depuis sa sortie fin avril…Dolores Bakela
C’est le rap hero de l’année. Kendrick Lamar, 27 ans, a sorti son album To Pimp A Butterfly le 25 avril, qui a dépassé le demi-million d’exemplaires écoulés aux Etats-Unis. L’artiste venu de Compton, comme Dr Dre, ou d'à côté comme Snoop Dogg et d’autres grands noms du rap US a fait une halte à Paris pour évoquer de sa voix basse et posée ce deuxième opus déroutant, touffu, pensé comme « un grand 8 émotionnel ».
« Je me suis senti plus libre et plus confiant après mon premier album Good Kid, M.a.a.d City, pour expérimenter en studio », confesse celui qui a été révélé avec des tubes comme Swimming Pools (Drank) ou Bitch, Don’t Kill My Vibe. Kendrick Lamar revisite presque un siècle de musiques noires du jazz au blues en passant par la funk, tous les genres qui ont présidé à la naissance du rap, travaillant avec des musiciens de pointe comme Flying Lotus ou encore Kamasi Washington. King Kunta, présent sur To Pimp a Butterfly est l’un des hits de cet album sans tube évident au son vintage et novateur.
Alright, dont la production doo-wop a été confiée à l’infatigable Pharrell Williams et le clip en préparation, pourrait être bien suivre la même trajectoire. « Pharrell avait ce titre en tête. Il m’a fait écouter pas mal de sons pour me mettre dans l’ambiance d’Alright, se souvient Kendrick Lamar. Une fois en studio, c’était incroyable de le voir créer la musique. Je l’adorais quand j’étais plus jeune ; je me sens privilégié d'avoir travaillé avec ce génie ! »
Exploration musicale tous azimuths
Sa volonté d’explorer toutes les musiques se retrouve dans sa collaboration avec la superstar Taylor Swift, aux côtés de laquelle il chante Bad Blood, titre accompagné d’un clip ambitieux inspiré de Sin City avec Selena Gomez ou Cindy Crawford, entre autres, au casting. « Elle nous a contacté », a expliqué le rappeur pour évoquer la connexion avec Taylor Swift, au demeurant peu évidente pour beaucoup, affirmant au passage : « On aime l’univers musical de l’un et l’autre. »
Kendrick Lamar dit faire de la « musique humaine » qui s’adresse à tous, et notamment à la communauté afro-américaine, à qui il dit vouloir redonner confiance, avec des titres forts comme le réflexif The Blacker The Berry. « Je suis toujours cet enfant de six ans, qui a envie de savoir comment tourne le monde, pourquoi les choses sont ce qu’elles sont. C’est cette curiosité qui m’anime que je mets dans ma musique », conclut l’interprète de i. C’est plutôt bien vu, Kendrick Lamar.