Découverte: Shamir, le chanteur trouble-genres
MUSIQUE•A 20 ans, la nouvelle coqueluche de la pop a sorti un album enthousiasmant et se produira sur les scènes françaises tout l’été…Dolores Bakela
Shamir, 20 ans, ongles souvent vernis, dreadlocks attachées en chignon sur le haut de la tête, trouble les genres. L’artiste, que l’on dépeint volontiers comme une nouvelle icône post-genre, qui a grandi selon les préceptes de la Nation Of Islam,, une organisation politique musulmane afro-américaine, pour mieux les oublier a sorti en mai son premier album, Ratchet. Son disque-manifeste où se mêle acid house, r’n’b et pop dansante et addictive est porté par une véritable signature vocale, sa voix androgyne qui intrigue, qui rappe, chante au gré de ses envies. Et si vous voulez vous faire une idée sur scène, il est en concert ce mercredi soir à la Villette Sonique.
Le chanteur a grandi à Las Vegas, la ville pleine de casinos et de grands hôtels où rien n’est possible quand on n’a pas 21 ans, dans une famille de femmes fortes, avec une tante évoluant dans le business de la musique. Très vite, son besoin d’être différent le démarque de ses camarades de classe, au point d’être élu «le mieux habillé de la classe».
On lui met une guitare dans les mains à 9 ans, l’âge auquel il commence à faire ses propres compositions. Il était encore vendeur quand le succès lui est tombé dessus sans prévenir. Quelques démos envoyées au label Godmode de Brooklyn plus tard, Shamir se retrouve à travailler avec le label new-yorkais, qui sort son premier mini-album Northtown. Pour Ratchet, il signe chez XL Recordings, le même label qu’Adèle ou les jumelles Ibeyi. Sa voix androgyne continue d'y faire mouche et il y enchaîne les clips colorés et drôles.
Ne vous fiez pas à ses vidéos de concerts qui laissent penser qu’il n’assure pas en live. Sa voix haut perchée a fait des émules dès décembre 2014, lors de son passage à Rennes, où il était programmé aux Transmusicales. Pour ceux qui voudraient le voir sur scène, il sera à l’affiche de bon nombre de festivals de l’été notamment à This is Not a Love Song de Nîmes, au Cabaret Vert de Charleville-Mézières ou encore à Rock-en-Seine à Saint-Cloud.
S’il ne se voit pas nécessairement chanteur toute sa vie, cet activiste confiait au site du quotidien belge Le Soir : « Personnellement, j’essaie juste d’être qui je suis, de faire ce que je fais. De montrer cette toute nouvelle image de ce que peut être un jeune Américain, noir, et queer. » Avec sa musique et sa personnalité, il conforte tous ceux qui savent qu’on peut être jeune, doué, noir et définitivement hors-cadres.