«Les gens qui me suivent savent que le titre de mon album résume mon parcours». Mac Tyer, 36 ans, rappeur depuis plus de 15 ans est assis dans les locaux de son label Monstre Marin pour parler de son opus Je suis une légende. «On peut me traiter d'arrogant, je m'en fiche; j'ai ma conviction et mon parcours qui parlent pour moi», précise-t-il pour commenter le titre de son septième album, choisi pour susciter des réactions.

Couverture de l'album de Mac Tyer «Je suis une légende» - Fifou

Pour le grand public, il sera sans doute perçu comme la première pierre à un édifice musical, bâti dès 2005 et la sortie de son premier essai solo Le Général. L’actrice Josiane Balasko l’avait rencontré il y a 20 ans, alors qu’il purgeait une peine à Fleury-Mérogis. «C’est le plus bel exemple qu’on peut s’en sortir avec un handicap (…) par la foi, par le talent », a-t-elle dit dans une vidéo récente postée sur Facebook. Mac Tyer: «Je suis encore là malgré ma vie de rue et les modes.» Le rappeur rappelle qu'il en a expérimenté beaucoup dans ses titres avant qu'elles ne deviennent tendances. Un parcours mené à la tête de sa structure, en indépendant, qu'il se sent enfin prêt à présenter au grand public, fort de son expérience d’homme.

La connexion avec Maitre Gims

Il est content d'avoir le soutien du label de Maitre Gims, rappeur-chanteur aux centaines de milliers d’exemplaires d’albums vendus. «Ça s'est passé via une connaissance commune, le rappeur H-Magnum, que j'ai croisé. Il m’a demandé si je pouvais envisager de travailler avec Maitre Gims. J’ai dit pourquoi pas» Une combinaison dont il se félicite, comme en attestent les bons retours de leur duo Laisse-moi te dire, qui a fonctionné alors que «les paroles sont dures». Dans Je suis une légende, les influences cinématographiques affleurent, comme rappelle le titre Bruce Wayne, en référence à Batman et à sa dualité. Il évoque aussi son frère Bigou, partenaire de longue date et décédé à l’hôpital. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de sa mort. «Il est juste entré pour soigner une hernie abdominale, il n’est jamais ressorti», commente-il pudiquement.

Un concert au milieu de peintures

Plus que de l’arrogance, le titre de l’album du rappeur, accompagné d’un visuel le représentant en peinture, les jambes débordant du cadre rappelle la maxime qui guide sa carrière: «Faire de ma vie une putain d’œuvre d’art». Avec le hip-hop comme terrain artistique de prédilection parce qu’il ne faut pas croire: «C’est dur et exigeant d’être un bon rappeur». Ce mercredi soir, Mac Tyer va réaliser son projet. Il se produit à l’Espace Cardin au milieu de tableaux issus de collections privées des artistes de culture urbaine reconnus tels que Jay Z ou encore Madonna.