«Blur est mon groupe préféré des 90’s et selon moi, Damon Albarn est le Bowie du XXIème siècle», a tenu à expliquer d'emblée Nicolas Plommée. Ce spécialiste de musique pop de la revue Magic!, qui aime bien le groupe, mais le châtie bien, a analysé pour 20 Minutes le nouvel album de Blur.

Blur a-t-il fait ce nouveau disque en suivant l'adage «C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes»?

Pas vraiment. On a toujours dit d'eux qu'ils étaient quatre individualités dans un groupe, puis trois pour leur dernier album Think Tank, sorti en 2003. Cet album m’apparaît comme mi-Damon Albarn (les compos), mi-Blur pour l’habillage réalisé par Graham Coxon. Il commence gentiment, mais à partir du quatrième titre, Ice Cream Man, il bascule dans une autre dimension. Le reste s'écarte du format couplet-refrain post 60´s associé au groupe.

The Magic Whip est-il un bon album?

C'est celui qui contient leur meilleur titre depuis Out of Time dans l'album Think Tank, soit There Are Too Many Of Us.

Cet album augure-t-il une ribambelle d'autres ?

Chacun continuera ses activités en parallèle à Blur, mais pour Damon Albarn ce sera visible du grand public contrairement aux trois autres: eux n’existent vraiment que par Blur, contrairement à lui. Damon Albarn a obtenu ce qu’il voulait: alterner Blur et ses autres projets. Graham Coxon a été jaloux de Gorillaz, c'est pour cela qu'il est parti en 2003. Comme il a perdu, il a fini par revenir. Dans tout cela, le groupe a perdu une décennie à régler ses soucis d’ego entre guitariste et chanteur, il ne la rattrapera jamais, mais bénéficie du catalogue de ses dix premières années d’existence et du statut hors Blur de Damon.