Preview BD: Découvrez les 10 premières planches du blockbuster d’anticipation «Centaurus»
BD•Les éditions Delcourt et «20 Minutes» ont le plaisir de vous présenter une série réalisée par trois «monstres» du 9e Art...Olivier Mimran
Réunissez trois des professionnels les plus inspirés de la BD contemporaine, donnez-leur carte blanche pour s’éclater sur une série au long cours et laissez mijoter… vous venez d’éprouver la recette d’un probable succès éditorial et commercial! Car Centaurus (en vente le 04 mars) est promis à faire un carton en librairie: d’abord parce que ce récit d’anticipation regorge de créativité, ensuite - et surtout - parce qu’il est cosigné par trois auteurs (Léo, Rodolphe et Janjetov) qui, enchaînant les succès depuis des années, fédèrent un très large lectorat. 20 Minutes a demandé à Rodolphe de dévoiler les secrets de fabrication de ce trio en or. Retrouvez ses révélations à la suite de la preview ci-dessous. Bonne lecture!
Résumé du tome 1: Un gigantesque «vaisseau-monde» a quitté la Terre à l’agonie. Vingt générations se sont succédé à son bord depuis son départ. Sa finalité: trouver une planète susceptible d’accueillir nos descendants. Vera, satellite de l’étoile Proxima Centaurus, pourrait convenir. Un équipage trié sur le volet y est donc envoyé en reconnaissance. Mais les éclaireurs vont perdre la liaison avec leur commandement et découvrir un monde qui ressemble à celui du Jurassique! Dans le même temps, une intrusion est decelée dans le vaisseau principal. Problème: elle serait survenue dans l’espace voilà plus de vingt ans…
Un thème d'actualité
En croisant les intrigues et en les plaçant sur deux plans différents - l’espace (dans le vaisseau) et le sol de Vera -, les scénaristes Leo (Aldébaran, Bételgeuse, Antarès, Survivants, etc) et Rodolphe (Kenya, Namibia, etc) inscrivent davantage leur récit dans le genre hard science que dans celui du space opera, mille fois exploité en BD. C’est d’autant plus vrai qu’il s’articule autour d’une préoccupation d’actualité: celle de la probable (future) dégradation des conditions de vie sur Terre. A titre personnel, Rodolphe se défend pourtant de tout fatalisme: «L’état de notre planète ne me préoccupe pas vraiment. Aprés "le choc des civilisations" et la crise pétrolière des années 1970 - dont on devait ne jamais se remettre! -, on apprend à relativiser. La folie des hommes est certes en pleine activité, mais ne l'a-t-elle pas toujours été?»
«L'homme doit conquérir!»
Il est néanmoins question, dans Centaurus, de quête d’un monde susceptible d’accueillir des Terriens. «Parce que l'ouverture sur l'espace est inéluctable, et qu’elle a du reste déjà timidement commencé», souligne Rodolphe. De fait, Centaurus ne délivre aucune leçon de morale écologique; il épouserait plutôt une démarche prospective: «L'homme est ainsi constitué qu'il doit toujours aller de l'avant et découvrir… si ce n'est conquérir! Aprés avoir pris possession de l'ensemble de notre planète, il s'attaquera à la Lune, à Mars et fatalement à d'autres territoires relativement proches. Puis plus ça ira, et plus ses moyens techniques le lui permettront, plus il visera loin», estime l'auteur.
Casting trois étoiles
Au-delà de son histoire, dont il est difficile de parler sans risquer de spoiler, Centaurus se distingue surtout par son casting. Remarquablement mis en images par Zoran Janjetov (dessinateur de deux séries d’Alejandro Jodorowsky, Les Technopères et Ogregod), le titre est donc coscénarisé par Rodolphe et Leo, qui avaient déjà collaboré sur Kenya et Namibia. L’écriture à quatre mains a donc dû se dérouler sans douleur? «Aucune! Leo est un ami dont j’apprécie tant les qualités professionnelles qu'humaines. On travaille vite, dans un état de grande stimulation et de jubilation. On tempère nos délires mutuels et on passe de bons moments ensemble. Pourquoi s'en priver?»
Un candidat pour le cinéma?
Déclinable à l’infini, la série ne devrait pourtant pas excéder cinq tomes, «comme nous l'avons fait pour Kenya et Namibia et comme Léo le fait pour Aldebaran. Cette durée nous convient parfaitement.», confirme Rodolphe. Avant de nuancer: «Ceci dit, rien n'empêche, si tout va bien et que les idées comme les lecteurs sont au rendez-vous, de créer un second cycle. Mais là, on voit déjà bien loin…». Et lorsqu’on lui fait remarquer combien la richesse créative de ce premier tome en ferait un candidat idéal une adaptation cinématographique, l’auteur botte en touche: «Nous faisons de la bande dessinée et nous en sommes ravis. Si d'autres opportunités devaient se présenter, pourquoi pas? Mais dans l'immédiat, ce n'est guère notre objectif.».
Centaurus tome 1 - «Terre promise», de Léo, Rodolphe & Janjetov - éd. Delcourt, 11,99 euros