Jean-Pierre Cassel est mort

Jean-Pierre Cassel est mort

CINEMA – L’acteur est décédé à l’âge de 74 ans jeudi…
C. F. avec AFP

C. F. avec AFP

«Le symbole de l'élégance et de la joie de vivre.» Jean Rochefort a rendu hommage avec émotion, vendredi, à l'acteur français Jean-Pierre Cassel, décédé jeudi à l'âge de 74 ans «des suites d'une longue maladie».


Un pas de claquette avec Gene


Jean-Pierre Cassel, de son vrai nom Jean-Pierre Crochon, est né le 27 octobre 1932 à Paris. Fils d'un médecin et d'une chanteuse d'opéra, il intègre le Cours Simon après avoir quitté le lycée. «Mes deux fils – Vincent Cassel et Mathias Crochon, le leader du groupe d’Assassin - ont joliment raté leurs études et leur bac, comme moi», se plaisait-il à dire. Passionné de comédie musicale et de music hall, Jean-Pierre Cassel fréquente à cette époque les clubs de Saint-Germain-des-Près, où il rencontre une de ses idoles, Gene Kelly. La star américaine enseignera un pas de claquette au comédien, qui fera une apparition, non créditée, dans «The Happy road» en 1958.


Après des figurations et des petits rôles au théâtre, il est repéré dans la pièce «La Prétentaine» de Jacques Deval en 1957, par Philippe de Broca - alors premier assistant de Chabrol -, avec lequel il tournera cinq films, notamment «Les jeux de l'amour», «Le farceur» et «Un monsieur de compagnie».


Boulimique de travail et insomniaque chronique, il alternera toute sa vie rôles au cinéma et au théâtre, téléfilms et spectacles de music hall, où il interprète les succès de Gershwin, Cole Porter ou Irving Berlin. Avec «Chorus line» de Michael Benett, ce Parisien très attaché à la Butte Montmartre, où il résidait, partira en tournée à Londres, New York, Los Angeles et Toronto à la fin des années 1970.


Mêlant à merveille séduction et ironie, Jean-Pierre Cassel a surtout laissé son empreinte sur des films des années 60 et 70, tels que «L'Armée des ombres» de Melville ou «Le Charme discret de la bourgeoisie» de Buñuel, et donné la réplique à Brigitte Bardot dans «L'ours et la poupée» de Michel Deville (1969). Au total, il aura tourné dans plus d'une centaine de films, tous genres confondus. «On me dit souvent que j'ai une superbe filmographie, mais pas un film sur dix n'a marché», plaisantait-il.


Dans les années 80 et 90, Jean-Pierre Cassel fait une petite pause avec le grand écran, lui préférant la télévision et les planches. Il jouera tout de même dans «Chouans !» avec Broca en 1988 et dans «La Cérémonie» de Chabrol en 1995. «J'ai eu la veine de ne jamais cesser de travailler», reconnaissait-il.


A l’affiche de «Mauvaise foi» de Roschdy Zem


La décennie suivante permet de constater que la jeune génération de cinéastes n'a pas oublié Jean-Pierre Cassel, à l'affiche notamment des «Rivières Pourpres» (avec son fils Vincent) et de «Narco» (2004), dans lequel il interprète le père de Guillaume Canet. Ces dernières semaines, il était à l'affiche du premier film réalisé par le comédien Roschdy Zem, «Mauvaise foi» et du polar «Contre-enquête» de Franck Mancuso. Il a joué également dans «Le scaphandre et le papillon» de Julian Schnabel, qui sera en compétition au prochain festival de Cannes (16-27 mai). En septembre, il devait jouer aux côtés de Michel Aumont dans la pièce «A second hand memory» de Woody Allen au théâtre du Palais-Royal à Paris.