Depuis un retentissant procès qui s’est achevé il y a quelques semaines, le nom de Jack Kirby sera désormais associé à toutes les œuvres qui exploitent les personnages qu’il a créés. Attention, liste non-exhaustive: les X-Men, Les Quatre Fantastiques, Captain America, Thor, Hulk… Cette grande victoire de la famille Kirby s’assortit d’un accord financier confidentiel mais qu’on devine faramineux. Toute sa vie, Jack Kirby a été spolié de ses droits d’auteurs par des maisons d’édition peu scrupuleuses. Pour Jean Depelley, auteur d’une titanesque biographie de Jack Kirby en deux tomes et 800 pages (éditions Neofelis), ce jugement rend surtout justice à l’auteur: «C’est ma quête. Aux Etats-Unis, il est «The artist Artist», le roi incontesté des comics. Mais en France, il y a encore un travail pédagogique à faire.»

Une exposition pour 2016

Angoulême rendra hommage à l’œuvre de la star absolue du comics américain en 2016, avec une grande exposition rétrospective au musée de la BD. En attendant, Jean Depelley a conçu une exposition pour le festival 2015. «C’est un parcours chronologique qui retrace les différentes époques de sa création.» Au travers de fac-similé de planches et d’extraits de comics originaux, l’exposition doit montrer en quoi «The King of Comics» est un véritable auteur. «Kirby est un artiste complet. Il invente les personnages, il les dessine, il raconte leurs histoires… Quand Marvel lui a nié son statut d’auteur, il est parti. Pas pour des questions d’argent mais de reconnaissance.»

En France, l’éditeur Urban Comics publie régulièrement des recueils des œuvres de Jack Kirby alors même que la tradition veut que les auteurs s’effacent derrière les personnages. «On compare souvent Kirky à Stan Lee qui est un peu son McCartney, estime Jean Depelley. Mais Jack Kirby dépasse le cercle de la BD. C’est l’un des dix grands créateurs du XXe siècle. Il est quand même à l’origine de la grande mythologie du XXe siècle, les super-héros.»