Festival d'Angoulême: L'icône «Albator» est de retour
BD•«20 Minutes» passe en revue des albums figurant dans la sélection officielle du prochain Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, qui se déroulera du 29 janvier au 1er février...Olivier Mimran
ANGOULÊME J-7 / En 2013, Le célèbre mangaka Leiji Matsumoto était venu fêter ses 60 ans de carrière au festival d'Angoulême. Deux ans plus tard, c'est son œuvre la plus universellement connue qui l'y représente puisque l'intégrale Capitaine Albator concourt dans la Sélection Patrimoine de la 42e édition.
La nouvelle réjouira les lecteurs de plus de trente ans, dont l'enfance fut bercée par les aventures animées du Pirate de l'espace. Ou par un public plus jeune et séduit par le film d'animation consacré à «Uchû Kaizoku Captain Harlock» (le nom de l'œuvre originale) fin 2013. Car, il faut reconnaître qu'en France Albator doit d'abord sa popularité à ses déclinaisons télévisuelles et cinématographiques.
Pourtant, Albator fut aussi –et d'abord !- l'un des mangas les plus suivis au Japon dans les années 1970. Créées par Matsumoto (qui abandonna son vrai prénom, Akira, pour Leiji, littéralement «zéro»), ses pérégrinations spatiales se sont d'ailleurs vendues à des millions d'exemplaires au pays du Soleil levant! Inspirés des exploits du légendaire samouraï Musashi Miyamoto, ceux d'Albator, transposés dans le cosmos, ont valu à leur auteur un statut quasi-égal à celui d'Osamu Tezuka, «le Dieu du manga», dont il était fan absolu depuis l'enfance.
Compilant cinq volumes, l'intégrale Capitaine Albator totalise plus de 1000 pages de BD (en noir et blanc, et dans le sens de lecture japonais). Une somme captivante qui, étrangement, ne transpire pas le kitsch comme d'autres œuvres de l'époque. Peut-être parce que Matsumoto a toujours été un artiste visionnaire, au point que même les Daft Punk ont fait appel à lui, en 2003, pour assumer le character design du dessin animé Interstella 5555: The 5tory of the 5ecret 5tar 5ystem autour de leur album Discovery.
«Capitaine Albator, le pirate de l'espace», par Leiji Matsumoto - éd. Kana, 25 euros