Shaka Ponk soigne le mal par le mal avec «The Black Pixel Ape»
MUSIQUE•Le groupe Shaka Ponk sort un deuxième album en un an, et débute une nouvelle tournée…Benjamin Chapon
Shaka Ponk sort un nouvel album. Oui, encore. Et Shaka Ponk repart en tournée. Oui, encore. Quelques mois après The White Pixel Ape, le sextet au son rock inclassable a dévoilé The Black Pixel Ape. Le groupe a expliqué que lors de la composition de nouvelles chansons, leur étaient venus plusieurs titres plus sombres et plus rock qu’ils ont décidé de rassembler dans un disque à part.
Prétendument «déprimés» après une pause forcée dans leur tournée, les six membres de Shaka Ponk n’ont rien perdu de leur énergie et les revoilà toujours gonflés à bloc. Jeudi soir, ils donneront un nouveau concert épique à Paris Bercy avant une courte tournée des salles géantes. Puis ils repartiront pour un marathon scénique dès la fin du printemps.
Fatigués de ne rien faire
C’est une blessure au genou de leur chanteur Frah qui avait précipité la fin de leur tournée en 2013. Cette mise au repos forcée est la source de leur dépression. Ils ont même confié avoir frôlé le burn-out. Le musicien CC explique ce paradoxe dans le livre de photos de Laurent Julliand, Shaka Ponk, Monkey Diary: «Le plus épuisant n’est pas forcément les concerts de deux heures que tu passes à sauter partout, mais le taux d’adrénaline que tu prends en pleine poire. Ensuite, il faut redescendre pour te coucher et remettre ça le lendemain. En dehors des tournées, tu n’as plus ces hauts et bas alors la plupart du temps, tu bascules en mode dépression. C’est ce qui m’est arrivé en 2013, après Bercy. J’étais triste, je n’avais plus envie de rien, je déprimais.»
Avec un bus plus confortable et des backliners pour les aider à monter la scène, les tournées de Shaka Ponk devaient être moins épuisantes. Il n’en est rien. Parce que le show est de plus en plus difficile à gérer, que les salles sont de plus en plus grandes et parce que les membres du groupe y mettent toujours la même énergie.
Harassé par les tournées, le groupe ne se repose pas vraiment dans la phase de composition durant laquelle ils préparent clips, visuels et mises en scène pour la tournée suivante. Leur esthétique si particulière (moche pour certains), et les défis technologiques qu’ils ont pris l’habitude de relever ont rendu les fans très impatients. Les Shaka Ponk ont bien conscience de cette attente et n’ont pas prévu d’économiser leurs efforts. La question est de savoir combien de temps ils tiendront à ce rythme-là. «En tournée, tu prends un an en un week-end», expliquent-ils à Laurent Julliand. A vue de pif, ça leur fait plusieurs siècles d’âge, aux Shaka Ponk.