Karen Brunon, le violon qui connaît la chanson

Karen Brunon, le violon qui connaît la chanson

MUSIQUEAprès avoir collaboré avec de nombreux chanteurs français, la violoniste Karen Brunon sort son premier album, «La fille idéale»...
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

Il est presque impossible de n’avoir jamais entendu Karen Brunon. La violoniste classique s’est fait une spécialité depuis dix ans de participer à tout type de projets musicaux, qu’il s’agisse de pop, de chanson ou de rock. La liste des artistes avec lesquels elle a travaillé est hallucinante et va de Laurent Voulzy à Etienne Daho, de Vanessa Paradis à Mika, de Charles Aznavour à Brian Wilson. On en passe.

«Tout est histoire de rencontres, raconte Karen Brunon. Quand je suis arrivée au Conservatoire à Paris, j’avais à peine 16 ans et j’étais très ouverte à tous les projets. Ça m’est resté, j’ai toujours du mal à dire non.» Sa première incartade, elle l’a commise aux côtés de Michel Legrand en 1996, pour une tournée internationale.

Puis, de fil en aiguille, elle est devenue la violoniste préférée des chanteurs français. «Aux débuts, je me suis imposée par ma personnalité, j’essayais d’apporter ma petite touche aux projets. J’aime improviser et je sais faire les arrangements, ça séduit plusieurs artistes. Puis, quand j’ai été suffisamment exposée, des gens se sont mis à m’appeler parce qu’ils avaient besoin d’un violon.»

La violoniste idéale

Karen Brunon a parfois eu à se battre contre des emplois clichés du violon. «De tous les projets que j’ai fait, il y en a qui ne sont pas à mon goût. Mais j’ai toujours essayé d’apporter ma patte et de retirer du positif de l’expérience.»

Amie intime de Keren Ann, sa participation à ses albums va plus loin que la simple exécution d’une partition. Pour d’autres projets, qu’elle préfère ne pas citer, elle s’est parfois sentie «sous employée. Peu de gens savaient que je sais chanter, que je compose et que j’écris.» Longtemps étiquetée violoniste de service, Karen Brunon sort son premier album de chanson, La fille idéale.

Amie d’enfance de Benjamin Biolay, elle sait depuis toujours que son premier album, c’est lui qui le fera. «Il me l’avait promis depuis longtemps et m’avait dit qu’entre nous deux, c’était le destin.» A part ça, Karen Brunon ne s’est presque pas servie de son carnet d’adresses pour réaliser son album. «Je voulais évidemment une musique qui me soit propre. Après m’être fondu dans les univers des autres, j’avais besoin de ce nouveau défi.»

Calogero, l’accoucheur

Très joliment écrit et réalisé, son album de chansons romantiques est une réussite qui a mis du temps à voir le jour. «J’étais sur le point de me lancer quand Calogero m’a appelé pour participer au groupe et à la tournée Circus. Comme d’habitude, j’ai cédé à mon envie et j’ai dit oui.» Le succès phénoménal de cette tournée et la place de chanteuse que Calogero lui a offerte ont été des éléments décisifs pour Karen Brunon au moment d’enregistrer ses propres chansons.

«Sa confiance m’a énormément touchée. J’ai réalisé que je pouvais être à la fois chanteuse et violoniste.» Bien sûr, Karen Brunon n’abandonne pas le violon. Au contraire, il a une place centrale de l’album, notamment dans le duo instrumental avec le piano de Gonzales en morceau introductif. « Depuis toujours, j’ai une âme de musicienne avant d’avoir une âme de violoniste.»