«House of Cards», «Le Roi en Jaune», «Orange is the new black» et «Outlander»: Quatre livres à découvrir après (ou avant) les séries
LIVRES•Vous avez aimé la série. Aimerez-vous le livre dont elle est inspirée?...Joël Métreau et Annabelle Laurent
En février dernier, les fans de la série policière True Detective tentaient de résoudre l’enquête menée par le duo de policiers Rust Cohle (Matthew McConaughey) et Martin Hart (Woody Harrelson). Au même moment, la nouvelle Le Roi en jaune qui a inspiré le créateur de la série est en rupture de stock sur Amazon: la clé doit se trouver entre ses lignes! Effet boule de neige: le livre est paru en français mercredi. Ces derniers mois, d’autres romans à l’origine de séries sont apparus en librairie. En voici quatre, à lire avant ou après une séance de binge-watching.
Le plus énigmatique: «Le Roi en jaune»
Dix nouvelles constituent Le Roi en jaune, en 1895 par l’Américain Robert W. Chambers. La Cour du dragon met un individu aux prises avec la vision d’un organiste qui le poursuit. La demoiselle d’Ys narre la discussion, en Bretagne, entre Jeanne et un touriste, qui s’aperçoit que la femme est un spectre… Au centre de ces nouvelles, un livre maudit, la pièce de théâtre Le Roi en Jaune, dont la lecture conduit les gens à la folie. Ces récits qui provoquent le malaise ou l’effroi ont inspiré le créateur Nic Pizzolatto, qui y fait dans True Detective des références précises. Dans la nouvelle Le Signe Jaune, il est question d’un symbole étrange qu’on retrouve en forme de tatouage spiralé sur le premier cadavre de la série. L’épisode deux mentionne dans le journal de la victime de Carcosa, la ville fictive où est située Le Roi en Jaune.
Le Roi en jaune, de Robert W. Chambers (Livre de poche, 8,90 euros)
Le plus romanesque: «Outlander»
Fresque historique mâtinée d’éléments fantastiques, Outlander est aussi une histoire de passion amoureuse dans la bruyère. Cette saga suit les péripéties de Claire, propulsée dans l’Ecosse de son époque, l’année 1945, jusque dans l’Ecosse du 18e siècle, après avoir touché un menhir. Le premier tome est sorti en 1991, le dernier a été publié en anglais cet été. Cette saga en huit tomes et vendue à 25 millions d’exemplaires dans le monde n’est toujours pas achevée, à l’image du Game of Thrones de George R. R. Martin. Comme ce dernier, l’auteur Diana Gabaldon, 62 ans, de nationalité américaine en connaît déjà la fin. Mais dans une interview à GoodReads, elle nuance: «Je sais quelle est la dernière scène. (…). Mais ça n’est pas la conclusion de l’intrigue, juste l’épilogue. En fait, je ne sais pas du tout où l’histoire va m’entraîner.» Pas de quoi effrayer la chaîne américaine du câble Starz, qui en a produit l’adaptation. Déjà seize épisodes pour la première saison, diffusée à partir d’août 2014.
Le chardon et le tartan, premier tome de Outlander de Diana Gabaldon. (J’ai lu, 16 euros)
Le plus réaliste: «Orange is the new black»
Peut-être connaissez-vous Piper Chapman, l’héroïne, prisonnière tendance blanche colombe d’Orange is the new black, série la plus regardée sur Netflix en France depuis le lancement de plateforme le 1er octobre. Dans la «vraie vie», Piper Chapman s’appelle Piper Kerman et vit à Brooklyn avec son mari, depuis sa sortie de prison en 2005. De 2004 à 2005, alors qu’elle menait une vie tranquille à New York, elle passe quinze mois dans une prison du Connecticut pour avoir livré dix ans plus tôt une valise d’argent sale en Europe pour sa petite amie de l’époque, trafiquante de drogues. Paru aux Etats-Unis en 2010, son témoignage avait été un best-seller immédiat, avant que la showrunneuse de Weeds Jenji Kohan décide d’en faire une série. Les fans de la série s’amuseront à retrouver certains dialogues identiques, et à pointer les différences: moins de violence, moins de péripéties amoureuses, avec en toile de fond une même réalité qui laisse rêveur: l’Amérique détient 25% des prisonniers de la planète en représentant 5% de ses habitants, et la majeure partie sont de petits délinquants comme Piper Kerman/Chapman.
Orange is the new black, de Piper Kerman (Presses de la Cité, 21 euros)
Le plus politique: «House of Cards»
Avant d’être la diabolique série de Netflix portée par Kevin Spacey, House of cards est une série de la BBC, et encore avant… un livre, signé de Michael Dobbs. Il y a près de trente ans, en 1987, alors que celui-ci, aujourd’hui âgé de 66 ans et producteur exécutif de la série, est secrétaire général du parti conservateur, Margaret Thatcher est triomphalement réélue pour un troisième mandat. Michael Dobbs assiste en observateur privilégié au climat délétère de l’époque et aux coups bas des ennemis de Thatcher. De quoi l’inspirer pour imaginer l’univers d’ House of Cards, à «90%» inspiré de faits réels, expliquait-il en juin dernier à 20 Minutes. Découvrez donc Francis Urqhart, décidé à devenir Premier Ministre, et Mattie Storin, jeune journaliste d’investigation à l’ambition dévorante en pleine découverte d'un sombre scandale financier.
House of Cards, de Michael Dobbs (Bragelonne, 20 euros)